Ce sont les entreprises publiques au Canada, en 2016, qui comptaient le plus grand nombre de femmes dans leur conseil d’administration. (iStock)

Des progrès, mais des C.A. toujours majoritairement composés d’hommes au Canada

La plus récente enquête de Statistique Canada sur la composition des conseils d’administration menée cette fois auprès de 10 000 entreprises au pays montre que ceux-ci sont toujours en majorité composés entièrement d’hommes.

Même si les femmes représentent près de la moitié de la population active canadienne, elles occupent moins qu’un siège sur cinq au sein des conseils d’administration des plus grandes entreprises du pays. © iStock

L’examen réalisé porte sur les données fournies en 2016-2017 par des sociétés publiques, privées et gouvernementales. Il conclut que 61,2 % des conseils d’administration étaient alors dépourvus de femmes en 2017, contre 61,7 % en 2016.

Quant au pourcentage de conseils d’administration ayant une seule administratrice, il est passé de 26,6 % en 2016 à 27,7 % un an plus tard. Les conseils comptant plus d’une femme représentaient 11,1 % du groupe, contre de 11,7 % en 2016.

Globalement, à peine 18,1 % de tous les postes d’administrateur étaient occupés en 2017 par des femmes. Il s’agissait alors encore une fois d’une très légère augmentation par rapport à 2016, où 17,8 % des postes étaient occupés par des femmes.

Ce n’est pas le premier coup de sonde de Statistique Canada au sein des C. A.

Selon des données de Statistique Canada publiées le printemps dernier, ce sont les entreprises publiques au Canada, en 2016, qui comptaient le plus grand nombre de femmes dans leur conseil d’administration. Elles y occupaient 28,8 % des sièges.

Les entreprises publiques étaient à la traîne pour leur part avec un siège sur cinq (20,5 %).

Les sociétés privées avaient quant à elle la plus faible représentation de femmes dans leur conseil d’administration, soit à peine 17,4 %.

Les secteurs de la construction et de l’industrie manufacturière avaient, selon les données de l’enquête, la plus faible proportion de femmes, soit 12,8 % et 14,4 % respectivement. 

Une comparaison à saveur internationale

Statistique Canada s’était également intéressé dans cette enquête précédente sur un lien possible entre la propriété nationale et étrangère d’une entreprise et le niveau de participation des femmes aux activités des conseils d’administration. Les conseils contrôlés par des entités étrangères représentaient moins du tiers des conseils examinés dans cette enquête.

Or, on découvrait que les entreprises sous contrôle canadien comptaient le plus grand nombre de femmes au sein des conseils d’administration, soit 21,3 %. La France vient au deuxième rang avec 17,5 %, suivie du Royaume-Uni avec 17,1 %.

Les industries de services comptaient également la plus forte proportion de femmes dans les conseils d’administration des entreprises. Il s’agit notamment des finances (22,5 %), des services publics (21,4 %) et de la gestion des sociétés et des entreprises (20,1 %).

Certains pays imposent des quotas pour atteindre l’équité homme-femme et appliquent des sanctions en cas de non-respect. C’est le cas notamment de la Norvège, de la France, de l’Allemagne et des Pays-Bas. (Université de Laval)

Différentes initiatives au pays pour augmenter le pouvoir des femmes au sein des C. A.

Lorsqu’il est question de créer un monde du travail plus ouvert et sympathique aux réalités des femmes avec ou sans enfants, le Canada est en pleine gestation. Crédit photo : iStock

Il y a six ans, le ministère canadien du Travail et celui de la Condition féminine avaient déposé un rapport intitulé Bon pour les affaires : plan pour accroître la participation des femmes aux conseils d’administration.

Sans prôner l’imposition de quotas, le rapport proposait une série d’objectifs visant à augmenter le nombre de femmes dans les conseils d’administration du pays.

On recommandait notamment que les secteurs public et privé nomment 30 % de femmes à des postes au sein des conseils d’administration d’ici cinq ans, et que les sociétés cotées en bourse instaurent une approche fondée sur le principe comply or explain (se conformer ou expliquer).

En 2015, la Commission des valeurs mobilières de l’Ontario a adopté pour sa part une règle de conformité ou d’explication qui oblige la plupart des sociétés inscrites à la Bourse de Toronto à divulguer annuellement le nombre de femmes qui siègent à leur conseil et occupent des postes de haute direction.

Elle exige également la divulgation de renseignements sur des aspects connexes, notamment si la société a une politique d’identification et de nomination de femmes aux postes d’administrateurs, et s’il existe des objectifs en ce qui concerne le conseil ou la direction, et sinon, d’expliquer pourquoi.

Les secteurs de la construction et de l’industrie manufacturière au Canada ont la plus faible proportion de femmes au sein de leurs C. A., soit 12,8 % et 14,4 % respectivement. Crédit photo : IS / baona

RCI avec les informations de La Presse canadienne et la contribution de Radio-Canada

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Catégories : Économie, International, Politique, Société
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