Le premier ministre du Québec François Legault, à droite, et Abel Bosum, le président du gouvernement de la nation crie, s’adressent aux médias après la signature de l’alliance en vue de la réalisation d’un plan d’infrastructures dans la région d’Eeyou Istchee Baie-James, lundi 17 février 2020. Crédit : La Presse canadienne/Ryan Remiorz

La Paix des braves inspire une alliance entre Québec et la nation crie

Cette entente vise la réalisation de projets dont profiteront les Cris dans la région d’Eeyou Istchee Baie-James.

Entente de développement économique

L’entente a été paraphée par le premier ministre François Legault. Du côté de la nation crie, c’est le président du gouvernement de cette nation Abel Bosum qui a signé le document.

Selon le gouvernement du Québec, cette entente vise la construction d’infrastructures multiples dans la région, au bénéfice des populations locales et des habitants des régions environnantes.

Le gouvernement précise que les projets d’infrastructures ont été proposés par les Cris eux-mêmes et soutenus par la province qui compte investir jusqu’à 5 milliards de dollars sur une période de 30 ans.

Avant la concrétisation des projets, il y aura une vaste étude de faisabilité technique et financière pour les phases 1,2 et 3.

Il est question de prendre en considération les exigences environnementales reliées aux projets et d’instaurer un climat «harmonieux» et sain en contexte de cohabitation dans la région.

Cette entente intervient dans un contexte marqué par le blocage des principales voies ferroviaires partout au Canada en raison des protestations en soutien aux chefs héréditaires Wet’suwet’en, groupe autochtone qui s’oppose à la réalisation du projet de gazoduc Coastal GasLink en Colombie-Britannique, en raison de ses répercussions environnementales.

La situation a entraîné une réunion de crise du Cabinet Trudeau. Elle a des répercussions économiques et sociales importantes à cause des retards subis par plusieurs entreprises qui se servent du chemin de fer pour le transport de leurs marchandises, et de l’interruption du transport des personnes dans bien des régions du pays.

Elle est la première d’une série prévue par le gouvernement Legault qui entend conclure des ententes avec chacune des nations autochtones du Québec pour faire des investissements dans les secteurs directement bénéfiques pour les populations et susceptibles de comporter des enjeux environnementaux.

Le premier ministre du Québec, François Legault, salue quelques chefs de la nation crie, au terme de la signature de l’alliance, le 17 février 2020. Crédit : La Presse canadienne/Ryan Remiorz

Cette alliance vise notamment :

  • le prolongement du réseau ferroviaire pour favoriser le développement économique et réduire les répercussions du camionnage;
  • l’électrification de certains projets industriels;
  • le partage d’infrastructures sur le territoire;
  • la formation d’une main-d’œuvre locale;
  • l’identification de nouvelles aires protégées propice à la connectivité des habitats de la faune du territoire. (Source : communiqué de presse)

Le premier ministre du Québec François Legault, à droite, et son hôte Abel Bosum, le président du gouvernement de la nation crie, après la convention du 17 février 2020. Crédit : La Presse canadienne/Ryan Remiorz

Quelques données sur l’alliance

Il faut remonter aux situations conflictuelles du passé entre les communautés des Premières Nations et les différents paliers gouvernementaux au Canada pour comprendre la signification de la présente alliance.

Il y a eu par exemple la Convention de la Baie-James et du Nord québécois (CBJNQ) dans les années 1975, entre les gouvernements du Québec et du Canada, les Cris et les Inuit. Selon le communiqué, cette convention présentée comme un « traité de revendication territoriale globale, dit « moderne au Canada », concerne un territoire qui couvre environ 65 % du territoire québécois. Elle reconnaît aux Cris des droits et des avantages, des terres, ainsi que certaines responsabilités du gouvernement qui doit les soutenir financièrement et leur verser certaines indemnités en cas de besoin.

C’est dans cette même foulée que Québec conclut, en 2002, avec la nation crie, la Paix des braves. Cette entente vise davantage le développement économique et la lutte contre le chômage, la gestion du territoire de la Baie-James dans une approche participative qui prend en compte les besoins et les intérêts des populations autochtones.

Une autre entente intervient en 2012, avec pour ambition de moderniser les ententes précédentes, en mettant l’accent sur de « nouveaux modèles de gestion publique du territoire sur les plans municipal et supramunicipal, avec la participation des Cris et des Jamésiens ». (Source : communiqué)

Le but était de « favoriser des relations respectueuses, harmonieuses et constructives » dans la région d’Eeyou Istchée Baie-James.

Selon le communiqué du cabinet du premier ministre du Québec, l’alliance conclue lundi est inspirée de la Paix des braves, et elle vise sensiblement les mêmes objectifs.

Alors que les relations avec les Premières Nations sont loin d’être des plus harmonieuses pour diverses raisons au Québec et ailleurs au canada, le gouvernement provincial compte ainsi les ménager en prenant en considération leurs points de vue et leurs droits sur différents dossiers d’intérêt commun.

Avec des informations du cabinet du premier ministre du Québec.
Catégories : Autochtones, Économie, Politique
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