Coronavirus : le scanneur thermique, un accélérateur du déconfinement? (Photo by Ulet Ifansasti/Getty Images)

Coronavirus : le scanneur thermique, un accélérateur du déconfinement?

Après la forte demande en masques pour se protéger contre le coronavirus, voilà maintenant que c’est le tour des scanneurs thermiques. Un outil jugé indispensable par des entreprises et des commerces pour protéger à la fois leurs clients et leurs employés. Ils espèrent ainsi assurer un déconfinement et une reprise plus rapide de l’activité économique. Les scanneurs thermiques sont-ils efficaces et protègent-ils contre la COVID-19?

Garde-fou du déconfinement progressif 

Le scanneur thermique balaie à distance le visage d’une personne pour détecter si elle a de la fièvre (température dépassant 37,2 ºC), un des symptômes connus de la COVID-19. 

Les entreprises utilisant cet outil ont alors deux options : soit refuser l’accès à la personne fiévreuse, soit lui faire passer un test plus avancé. 

Ces scanneurs qui ont été utilisés lors de l’éclosion du SRAS, en 2003, ont réapparu avec la pandémie du coronavirus dans les aéroports, aux douanes, dans les hôpitaux et aux points d’entrée de plusieurs services essentiels. 

Historiquement, les forces armées sont les premiers clients de ces scanneurs.

Ces scanneurs qui ont été utilisés lors de l’éclosion du SRAS, en 2003, ont réapparu avec la pandémie du coronavirus dans les aéroports, aux douanes, dans les hôpitaux et aux points d’entrée de plusieurs services essentiels. (Photo by FETHI BELAID/AFP via Getty Images)

Soucieuses de reprendre leurs activités manufacturières et commerciales et de se protéger contre les possibilités d’infection par le coronavirus, plusieurs entreprises se sont ruées alors vers les fabricants de scanneurs thermiques. 

Amazon a passé une commande de 14 millions de dollars pour acheter 1500 caméras thermiques d’une compagnie chinoise mise sur la liste noire par les autorités américaines pour « avoir aidé la Chine à détenir et surveiller la minorité musulmane persécutée, les Ouïgours », selon Reuters

Amazon utilise déjà, depuis l’éclosion spectaculaire du coronavirus à New York, cette technologie dans ses magasins d’alimentation Whole Foods pour scanner ses employés afin d’endiguer la propagation du virus.

Des observateurs croient que lors de la reprise des activités culturelles et sportives, les spectateurs seront scannés avant d’entrer dans les amphithéâtres et les stades. 

Une fausse sécurité?

Quelle sécurité offrent ces appareils aux entreprises en ne détectant qu’un symptôme parmi les huit symptômes de la COVID-19? Et même ce symptôme incontesté peut être lié à une autre maladie comme la grippe. 

Ceux qui sont déclarés négatifs d’après ces scanneurs peuvent être des porteurs asymptomatiques du coronavirus (personnes porteuses du virus, mais ne présentant pas de symptômes).

Les fabricants de scanneurs thermiques rappellent que leur appareil n’est pas un détecteur du coronavirus. Il est, selon eux, un outil crucial dans le contrôle de la propagation du virus et, par la suite, un facteur de succès d’un déconfinement rapide. 

Quelles pourraient être les répercussions de l’utilisation des scanneurs thermiques dans le commerce de détail? 

Un client scanné à l’entrée d’un magasin et déclaré positif ne pourra y entrer et faire ses achats. Il ne pourra pas les effectuer en ligne pour des raisons multiples. Une telle démarche risque d’être discriminatoire et contraignante, particulièrement pour les personnes démunies, vivant seules et sans famille ni amis prêts à faire des commissions pour elles.

Zoubeir Jazi 

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Catégories : Internet, sciences et technologies
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