La blockchain est une technologie émergente qui n’en est qu’à ses débuts au Canada. Son importance sur l’économie canadienne et sur le marché du travail du pays commence tout juste à prendre forme.
Selon le rapport Rallier un consensus canadien du Conseil des technologies de l’information et des communications, les entreprises de la chaîne de blocs au Canada se concentrent surtout dans les secteurs des finances, de la technologie financière et des technologies de l’information et des communications (TIC). En incluant la cryptomonnaie, ces secteurs représentent 56 % de toutes les entreprises de la chaîne de blocs au Canada.
Cependant, d’autres secteurs, comme l’expertise-conseil, en plus de plusieurs secteurs émergents tels que l’industrie culturelle, le secteur de la santé et celui de l’éducation, sont en recrudescence.
Qu’est-ce qu’est la technologie chaîne de blocs?

(Image : ismagilov/iStock)
Blockchain Canada, une organisation à but non lucratif qui met en relation les entrepreneurs, les chercheurs, les régulateurs intéressés par la technologie de chaînes de blocs, définit cette technologie comme un grand registre décentralisé de toutes les transactions effectuées sur un réseau de pair à pair.
Il s’agit de la technologie qui sous-tend le bitcoin et d’autres cryptomonnaies, et elle peut altérer une grande variété de processus commerciaux.
Comment cette technologie se développe-t-elle au Canada?
Différentes régions du Canada montrent des scénarios distincts quant à l’utilisation et au développement de la chaîne de blocs, particulièrement en ce qui concerne la proportion de la technologie par rapport aux activités liées aux cryptomonnaies dans chaque province, selon le Conseil des technologies de l’information et des communications.
Cependant, ce centre national d’expertise à but non lucratif pour l’économie numérique croit que, dans l’ensemble, les données révèlent que Toronto et Vancouver constituent le cœur de l’économie de la chaîne de blocs au Canada, accueillant 60 % des entreprises et 65 % des travailleurs du secteur.
Quelles sont les voies d’avenir?

(Photo : iStock/bsd555)
Le Montreal Blockchain Laboratory (MBL) croit que les applications de cette technologie sont énormes et diversifiées :
- Chaîne de blocs dans l’IA
Cette technologie est la clé de la décentralisation de l’intelligence artificielle. En particulier, on peut « entraîner » son modèle de chaîne de blocs à travers plusieurs nœuds d’information et les confronter à d’autres ensembles de données disponibles, tout en garantissant la confidentialité, ce que le laboratoire montréalais croit aidera grandement à « démocratiser » l’IA. - Chaîne de blocs pour l’Internet des objets (IdO)
L’Internet des objets, représente la relation étroite entre les objets de notre vie quotidienne (téléphones intelligents, les assistants virtuels, etc.) et le réseau de communication connu comme l’Internet. Selon le MBL, outre l’amélioration de la sécurité et de la confidentialité de l’IdO, la chaîne de blocs pourrait révolutionner les applications intelligentes sur les objets connectés à l’Internet. Les exemples peuvent comprendre les chaînes d’approvisionnement et la logistique, l’assurance et le commerce entre pairs. - Chaîne des blocs dans le secteur de la santé
Cette technologie permettrait aux patients de posséder et de contrôler leurs données, par exemple leur dossier de santé. En particulier, les patients peuvent monétiser leurs données sans sacrifier leur vie privée, s’ils le veulent. - Des contrats intelligents pour l’ingénierie juridique
La chaîne de blocs jouera un rôle majeur dans un certain nombre de domaines du monde juridique. En particulier, les contrats intelligents peuvent être utilisés pour automatiser les ensembles de conditions d’une grande catégorie d’accords juridiques.
Premières formations universitaires au Canada
La croissance de cette économie émergente au Canada a fait surgir un éventail croissant de programmes d’éducation à la chaîne de blocs, faisant la lumière sur la demande globale du marché du travail que ciblent ces programmes.
Au cours des deux dernières années, la demande de développeurs de chaînes de blocs a augmenté de 374 % dans la seule région du Grand Toronto, selon les données de Burning Glass Technologies.
Aujourd’hui, en raison de la pandémie, cette demande n’a fait qu’augmenter. Depuis le début de la COVID-19 et les mesures d’éloignement physique, les organismes gouvernementaux ont un besoin urgent de processus et de technologies de chaînes de blocs qui peuvent faciliter la distribution transparente et sans contact de données vitales.
En réponse à la forte demande des employeurs pour des travailleurs qualifiés, l’École d’études permanentes de l’Université York a créé les premiers et les seuls programmes universitaires de formation continue en chaînes de blocs au Canada :
- le certificat à temps partiel en développement de chaînes de blocs
- le certificat postuniversitaire à temps plein en développement de chaînes.
Les deux programmes seront donnés dès septembre 2020.
Aux États-Unis, par exemple, les responsables gouvernementaux recommandent l’utilisation de technologies de chaînes de bloc pour distribuer rapidement et en toute sécurité les chèques de relance dont on a tant besoin aux citoyens qui ne les ont pas encore reçus. Les solutions basées sur les chaînes de blocs peuvent également contribuer à atténuer les perturbations de la chaîne d’approvisionnement mondiale causées par la pandémie.
En numérisant les dossiers, les organisations bénéficieront d’une meilleure visibilité tout au long de la chaîne, ce qui leur permettra de voir ces perturbations et d’élaborer des plans pour les contourner.

(Photo : iStock/peshkov)
Le Certificate in Blockchain Development et le Post-Graduate Certificate in Back-End and Blockchain Development font partie de quatre nouveaux programmes que l’École d’études permanentes de l’Université York lancera à l’automne 2020 pour « combler les lacunes » en matière de compétences dans des domaines très demandés. Les inscriptions sont désormais ouvertes pour les programmes de formation en chaîne à temps plein et à temps partiel, les premières sessions débutant en septembre 2020.
RCI avec le Conseil des technologies de l’information et des communications, Blockchain Canada, Montreal Blockchain Laboratory (MBL), l'École d'études permanentes de l'Université York.
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