Le directeur régional de l’Association canadienne du vapotage (ACV), John Xydous, a récemment réagi au document de la politique 2020 sur le tabac, publié le 29 mai dernier par le gouvernement du Québec, intitulé Pour un Québec sans tabac.
Dans ce document, il est mentionné que Santé Canada n’a jusqu’à présent officiellement reconnu aucun dispositif de vapotage comme un outil de sevrage du tabac.
Bien qu’il soit en accord avec les principales lignes directrices du document, John Xydous soutient qu’il fait un vide sur l’approche basée sur la réduction des méfaits.
Il croit que cette omission est plutôt d’ordre idéologique et non scientifique. S’appuyant sur les résultats de plusieurs études menées aux États-Unis, au Royaume-Uni (Public Health England et le Royal College of physicians of London ont fixé à 5 % la nocivité de la vapoteuse comparée au tabac) et sur des données de Santé Canada, M. Xydous explique pourquoi vapoter est moins nocif pour la santé que fumer une cigarette traditionnelle.
Le document pour un Québec sans tabac est publié dans un contexte où les gouvernements de la planète recentrent leur stratégie contre le tabac sur la protection des jeunes, en raison des risques élevés de l’usage des cigarettes électroniques pour leur santé.
On a assisté au cours de la dernière année à l’émergence de maladies pulmonaires, et des scientifiques ont estimé qu’elles seraient potentiellement liées au vapotage.
C’est ainsi que des pays comme l’Inde ont décidé de bannir la cigarette électronique de leur marché. Au Canada, où des cas de ces maladies ont également été observés, bien que le vapotage ne soit pas interdit, les autorités ont émis des directives pour protéger les jeunes et elles réfléchissent aux possibilités d’un resserrement de la réglementation concernant le vapotage. Plusieurs enquêtes ont permis de montrer l’attirance de plus en plus marquée des jeunes Canadiens pour les multiples saveurs de cigarettes électroniques qui pullulent sur le marché.
John Xydous pense à ce sujet que la protection des jeunes et la réduction des méfaits ne sont pas contradictoires.
Citant un échantillon d’études qu’il juge crédibles, le directeur régional de l’ACV mentionne, à titre d’exemple, que l’étude américaine intitulée Potential Deaths Averted in US by replacing cigarettes with e-cigarettes met de l’avant l’importance de l’approche sur la réduction des méfaits qui permettrait d’éviter de 1,6 million à 6,6 millions de décès prématurés aux États-Unis.
Selon les données de la Société canadienne du cancer, le tabac cause le décès de 45 000 personnes au Canada chaque année, soit 1 décès sur 5 (18,4 %). Les coûts pour le système de santé s’élèvent à 6,5 G$ et à 16,2 G$ pour ce qui est de l’économie nationale dans son ensemble.
Une telle approche au Québec serait tout aussi bénéfique, comme démontré par les chercheurs internationaux, soutient M. Xydous. Il entend ainsi confirmer que le vapotage est un outil de sevrage, mais surtout un outil de réduction des méfaits tout à fait efficace.
C’est pourquoi il critique l’absence d’informations précises à ce sujet dans le document du gouvernement du Québec, qui aurait permis aux fumeurs de prendre des décisions plus éclairées.

L’ACV, qui dit appuyer l’approche qui protège les jeunes contre les dangers de la cigarette électronique, affirme en même temps qu’il faut revoir les restrictions actuelles dans le document de stratégie du gouvernement québécois, en prenant en considération le fait que le but principal du vapotage est la réduction des méfaits liés au tabac. Photo : iStock
Certaines cigarettes électroniques qui attirent tant les jeunes sont susceptibles de contenir des produits dangereux pour leur santé, comme du THC ou de l’acétate de vitamine E mis en cause dans les cas de maladies pulmonaires survenus aux États-Unis. John Xydous précise qu’il s’agit de produits toxiques vendus sur le marché noir, qui n’ont rien à voir avec la cigarette électronique légale qui n’implique ni tabac ni combustion, qui est susceptible de contenir de la nicotine et de s’avérer moins nocive que la cigarette ordinaire.
C’est ainsi qu’il conclut que les responsables québécois devraient revoir certaines balises jugées plus sévères en ce qui concerne l’usage de la cigarette électronique comme un outil de sevrage et aborder la question de la réduction des méfaits.
Avec des informations de l’Association canadienne du vapotage et du gouvernement du Québec
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