Donald Trump et le premier ministre canadien Justin Trudeau, lors du sommet de l'OTAN à Watford, en Angleterre, le 4 décembre 2019. Crédits : Sean Kilpatrick

Le Canada dénonce les sanctions de Trump contre la Cour pénale internationale

Dans une déclaration commune, 67 États membres de la Cour pénale internationale, dont le Canada, se  portent à la défense du seul tribunal permanent au monde qui s’attaquent depuis 2002 à ceux qui  commettent des crimes de guerre.

« Nous reconfirmons notre soutien indéfectible à la Cour en tant qu’institution judiciaire  indépendante et impartiale », déclarent 67 des 123 États dans le monde qui reconnaissent la juridiction de cette cour sur leurs citoyens.

Cette initiative du Costa Rica et de la Suisse constitue une riposte aux critiques et aux sanctions américaines contre les employés de la Cour au début du mois et qui risque d’affecter un bon nombre de Canadiens.

Plusieurs dizaines de Canadiens travaillent à la CPI, dont beaucoup occupent des postes  importants. Les sanctions américaines pourraient également toucher les avocats et les militants canadiens qui travaillent sur des enquêtes ou les soutiennent, ainsi que les victimes et les survivants d’actes de torture qui auront témoignés.

Le ministre canadien des affaires étrangères, François-Philippe Champagne a déclaré, la  semaine dernière, que le Canada soutenait la CPI « et son rôle crucial pour punir ceux qui  commettent les crimes internationaux les plus graves. « Le personnel de la Cour pénale internationale ne devrait pas être montré du doigt pour son  travail », a déclaré M. Champagne.(CP)

Une animosité américaine envers la Cour qui de date pas de Trump

Washington s’oppose depuis longtemps à ce que ses citoyens et militaires en particulier  puissent faire l’objet d’enquêtes par des tribunaux internationaux pour des crimes de guerre  et des crimes contre l’humanité présumés. Les États-Unis n’ont jamais voulus reconnaître l’existence et le rôle de la CPI.

Aucune administration américaine depuis 2002 n’a accepté que la Cour soit une institution indépendante des États et du contrôle du Conseil de sécurité des Nations unies. Cette  position s’est souvent traduite par une hostilité active envers la CPI, avec des pressions exercées sur les États pour qu’ils ne coopèrent pas avec la Cour.

Washington s’oppose à la CPI parce qu’elle dit craindre des poursuites pour des motifs politiques contre les États-Unis et leur allié Israël. En fait, on estime que plusieurs militaires américains dans les conflits en Irak et en  Afghanistan auraient normalement dû faire l’objet d’enquêtes et de poursuites en justice par la CPI.

La CPI veut enquêter sur des crimes spécifiques commis entre 2003 et 2014, y compris les  allégations de massacres de civils par les Talibans, ainsi que les allégations de torture de  prisonniers par les autorités afghanes et, dans une moindre mesure, par les forces  américaines et la CIA. Cette enquête de la CPI a reçu le feu vert en mars.

Pour la première fois donc dans l’histoire, les accusations d’atrocités commises par des citoyens américains à l’étranger font l’objet d’une enquête par un tribunal international.

Un tribunal kangourou?

Mike Pompeo – Photo : AP

La décision de Donald Trump de signer un décret autorisant des sanctions économiques à  l’encontre du personnel de la Cour pénale internationale (CPI) est une escalade étonnante de  l’hostilité américaine envers le CPI. Son décret autorise le blocage des avoirs et les restrictions de voyage des employés de la CPI impliqués dans une enquête sur des crimes de  guerre présumés en Afghanistan par les forces américaines.

Ce type de sanctions est normalement conçu pour punir les contrevenants aux droits de la  personne. Voilà qu’elle sont désormais utilisées pour contrecarrer le travail des défenseurs  des droits de la personne.

En commentant le décret signé par Trump, le secrétaire d’État Mike Pompeo a déclaré « Nous ne  pouvons pas, nous ne resterons pas sans rien faire alors que notre peuple est menacé par un  tribunal kangourou ».

NOUVEAU : L’Iran utiliserait-il son enquête sur le vol 752 pour soutirer des faveurs?

Dans un geste macabre, l’Iran se servirait-il de la tragédie du vol 752 pour rouvrir ses  relations diplomatiques avec le Canada? La question est soulevée après de récentes  déclarations iraniennes où Téhéran offre d’un côté de livrer les fameuses boîtes noires du  Boeing 737 et de l’autre il annonce qu’il veut rétablir ses relations rompues avec le Canada.  (CBC)

RCI avec CBC news

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