Des centaines d’enfants sont exclus du système de soins de santé au Québec, en raison du statut migratoire de leurs parents, ce que dénoncent plusieurs organisations de la société civile qui souhaitent une révision des critères prônés par la Régie de l’assurance maladie du Québec. Crédit : istock

Québec : des enfants privés de soins à cause du statut migratoire des parents

Le Québec est parmi les provinces canadiennes qui n’offrent pas de couverture de soins de santé à certains enfants en raison du statut migratoire de leurs parents.

Il s’agit généralement des enfants citoyens canadiens établis dans cette province.

Une demande d’autorisation d’action collective vient d’être déposée pour inciter la Régie de l’assurance maladie du Québec (RAMQ), qui assure la couverture des soins pour l’ensemble de la population dont le statut est conforme à la loi, à revoir ses pratiques afin que ces enfants aient accès aux soins au même titre que tous les enfants qui vivent au Québec.

Ce sont plus d’une centaine d’enfants de parents étrangers qui se trouvent chaque année en marge du système de santé en raison de l’absence de couverture médicale.

C’est une précarité qui fragilise davantage la situation de leurs parents qui doivent très souvent débourser des sommes astronomiques pour faire soigner leurs enfants.

La demande d’autorisation d’une action collective du cabinet Trudel Johnson & Lespérance est déposée au nom de la fille du couple Ridwan Sulaïman et Hiqmat Sulaïman, qui est née au Québec, mais qui ne bénéficie pas pour autant de la couverture de la RAMQ en raison du statut migratoire des parents.

L’action collective s’étend à tous les enfants qui ont été refusés par la RAMQ et qui se voient injustement privés des soins médicaux indispensables à leur bien-être.

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Invoquant les multiples droits (droit à la vie, à la sécurité et à l’intégrité), les demandeurs estiment que ceux-ci sont brimés au Québec et contraires à la Charte canadienne des droits et libertés et à la Charte des droits et libertés de la personne.

Ils considèrent qu’en ne permettant pas à leur fille de bénéficier des soins médicaux cruciaux pour son épanouissement, la RAMQ pose un geste discriminatoire à son endroit, d’où la nécessité de revoir son application des lois.

C’est ainsi que la demande a été déposée devant la Cour supérieure du Québec, dans le district de Montréal.

Ce n’est pas la première fois que des voix s’élèvent dans la province pour exiger un accès plus équitable aux soins de santé pour les enfants.

La protectrice du citoyen a dénoncé les lourdeurs administratives qui nuisent à l’accès aux soins pour certains enfants, en raison du statut migratoire de leurs parents.

Dans bien des cas, la RAMQ a mis de l’avant son engagement à lutter contre le « tourisme médical » qui pourrait devenir attrayant pour les migrants et leurs familles.

En raison des barrières auxquelles se heurtent de nombreuses familles, des organismes sans but lucratif, dont Médecins du monde, s’impliquent afin que certains enfants aient accès à des traitements.

C’est un soulagement pour bien des personnes qui vivent un stress important, en raison des frais exorbitants reliés à la santé ou à cause de leur incapacité à répondre aux besoins.

Avec des informations du cabinet Trudel Johnson & Lespérance

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Catégories : Santé
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