Le gouvernement fédéral et celui de la Nouvelle-Écosse annoncent la tenue d’un examen commun sur la tuerie de Portapique, la plus meurtrière de l’histoire du Canada. Il sera mené par un comité formé d’experts indépendants.
Le ministre néo-écossais de la Justice, Mark Furey, et le ministre de la Sécurité publique du Canada, Bill Blair, promettent que les travaux seront transparents et qu’ils ne causeront pas de torts supplémentaires aux familles des victimes et aux personnes bouleversées par la tragédie.
Le comité d’examen comprendra l’ancien juge en chef de la Nouvelle-Écosse Michael MacDonald, l’ancienne vice-première ministre Anne McLellan et l’ancienne cheffe de la police municipale de Fredericton, au Nouveau-Brunswick, Leanne Fitch.
Leur mandat consiste à étudier les événements des 18 et 19 avril lorsqu’un tireur a tué 22 personnes avant d’être abattu par la police. La chasse à l’homme a duré près de 13 heures et s’est étendue sur 150 kilomètres, soit de Portapique à Enfield.
Ils devront se pencher notamment sur l’intervention policière, la violence conjugale, la violence basée sur le sexe, l’accès aux armes et la communication avec la population, y compris l’utilisation du système d’alerte publique.
Les experts devront offrir des recommandations pour éviter qu’un tel événement ne se reproduise et pour améliorer la sécurité publique.
Un premier rapport sera présenté aux deux paliers de gouvernement en février 2021 et le rapport final est attendu six mois plus tard.
Pas d’enquête publique
Contrairement à ce que réclamaient les familles des victimes depuis la tuerie, ce n’est pas une enquête publique qui fera la lumière sur cette affaire.
« Après avoir analysé tous les outils qui s’offraient à nous, nous avons établi que l’examen conjoint était la manière la plus rapide pour obtenir réponse aux questions que se posent les Néo-Écossais et plus particulièrement les familles des victimes. On s’est aussi assuré que ce moyen d’enquête réponde aux demandes des familles des victimes, soit la transparence, l’impartialité et la rigueur », a expliqué le ministre Mark Furey.
Mercredi, environ 300 personnes ont marché pour réclamer la tenue d’une enquête publique sur cette tragédie.
Le comité sera libre d’intégrer des audiences publiques à son processus s’il les juge nécessaires. Il ne possède pas de pouvoir contraignant pour obliger des gens à témoigner. Les ministres affirment cependant qu’ils ont demandé à tous les services sous leur responsabilité respective de collaborer avec les experts.
En réaction à l’annonce de cet examen, la commandante de la Gendarmerie royale du Canada en Nouvelle-Écosse, Lee Bergerman, promet l’entière collaboration du corps de police et rappelle qu’entre-temps, l’enquête sur les événements se poursuit.
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