Les deux partenaires ont renouvelé leur engagement à travailler ensemble pour trouver une solution durable à cette pandémie qui poursuit ses ravages dans le monde.
Lors d’une conférence virtuelle, le 29 octobre, le premier ministre du Canada Justin Trudeau et le président du Conseil européen Charles Michel ont abordé différents enjeux, dont le renforcement de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), le point sur la mise en œuvre du Plan d’action du G20, la lutte contre les changements climatiques, la nécessité d’une réforme de l’Organisation mondiale du commerce (OMC) et la transformation numérique centrée sur l’humain, entre autres.
L’application provisoire de l’Accord économique et commercial global (AECG) en est à sa troisième année. La plupart des questions abordées pendant cette rencontre virtuelle gravitent autour de cet accord. Il a permis d’augmenter de plus de 20 % les échanges des biens et services entre le Canada et l’Union européenne en 2019 en comparaison à la période ayant précédé la mise en place de cet accord.
L’AECG devrait renforcer les échanges dans tous les secteurs et contribuer à la relance de l’économie après la pandémie. Mais avant tout, les deux partenaires ont résolu de protéger la santé et la sécurité de leurs populations avec une stratégie concertée.
La collaboration touchera aussi bien la mise au point et la distribution des tests, traitements et vaccins que les contributions pour l’accélérateur ACT. Cette dernière désigne une initiative mondiale dotée d’un mécanisme COVAX engageant les pays à coopérer dans la mise au point d’un vaccin, par des échanges d’informations au sujet de la recherche, de l’accès, de l’approvisionnement et de la distribution.
Le partenariat entre le Canada et l’Union européenne devrait également mettre l’accent cette année sur le renforcement de l’OMS, compte tenu de son rôle central dans la lutte contre la COVID-19. Il est question de passer en revue l’ensemble des mesures proposées par l’organisation jusqu’à présent. Le but est d’évaluer leur efficacité, conformément à la résolution de mai 2020 de l’Assemblée mondiale de la santé.
Commerce international : le plan d’action du G20 scruté
Ce plan est axé sur la relance économique mondiale et une « croissance économique forte, durable, équilibrée et inclusive ». Les deux dirigeants ont pris l’engagement de l’actualiser pour l’arrimer aux exigences de l’économie verte et de la transition numérique.

Drapeaux du Canada et de l’Union européenne. Photo : iStock
Cette transition place l’être humain au centre des priorités et met l’accent sur le renforcement des capacités des petites et moyennes entreprises. Elles doivent être dotées d’outils technologiques pour le commerce international d’aujourd’hui.
Le Canada et l’UE mettent de l’avant leurs travaux conjoints sur les technologies quantiques en cours de planification et sur la mise en œuvre responsable de l’intelligence artificielle et d’autres technologies numériques. Ils se prononcent sur le rôle de plus en plus accru de l’intelligence artificielle dans la lutte contre la COVID-19.
Le commerce international des biens et services en contexte de pandémie devrait être caractérisé par la force des chaînes d’approvisionnement, le respect des règles de l’Organisation mondiale du commerce et davantage de solidarité internationale envers des pays à faibles revenus.
Cette solidarité interpelle notamment le G20 qui est appelé à porter une attention plus soutenue à leurs besoins en raison de la fragilité actuelle qu’impose la pandémie de COVID-19. Parmi les mécanismes susceptibles de donner du répit à ces pays, les deux partenaires mentionnent le prolongement de l’initiative de suspension de la dette (ISSD) du G20 et du club de Paris.
Ils suggèrent que d’autres mesures soient mises en place pour un traitement de leurs dettes en fonction de la gravité de la situation pour chaque pays. Les membres du G20 sont appelés à soutenir le cadre commun pour le traitement de la dette de l’ISSD qui est appuyé par le Club de Paris.
Relance économique verte et transition numérique
La stratégie de relance économique post-pandémie devrait prendre en considération les impacts des changements climatiques. Par conséquent, elle devrait prôner une croissance verte avec des stratégies qui s’alignent sur les exigences de l’Accord de Paris. L’un des points clés de cet accord est l’atteinte de l’objectif zéro émission nette de gaz à effet de serre d’ici 2050.
Le Canada et l’Union européenne veulent bâtir des économies fortes et s’engagent à réduire considérablement leur empreinte écologique. Ils veulent avoir des visées plus ambitieuses en ce qui a trait à la réduction des émissions de gaz à effet de serre, lors de la mise à jour des Contributions déterminées au niveau national (CDN).
Les pays en développement ne seront pas abandonnés dans leur marche vers des économies plus durables. Les partenaires s’engagent ainsi à les appuyer. Ils suggèrent que la prochaine conférence des parties de la convention de l’ONU sur la diversité biologique en 2021 aboutisse à l’élaboration d’un accord mondial ambitieux pour la protection et le rétablissement de la biodiversité. Ils réclament une meilleure stratégie de gestion des produits chimiques et autres déchets à l’échelle mondiale.
Le partenariat Canada-Union européenne sera davantage dynamisé par la mise en œuvre de l’AECG dans le commerce et l’égalité des sexes, le commerce et les changements climatiques, le commerce et les PME, le commerce et les technologies propres. Ce dernier volet fera l’objet d’échanges lors d’un sommet sur les technologies propres et l’AECG. C’est le Canada qui en sera l’hôte, à une date indéterminée en raison de la COVID-19. Ce sera l’occasion de nouveaux partenariats d’affaires en vue de la relance économique verte des deux côtés de l’océan Atlantique.
Justin Trudeau et son hôte ont mentionné la nécessité d’une réforme de l’OMC dans le but de « protéger et de renforcer le système commercial multilatéral ». Il s’agit de renforcer les capacités de l’OMS afin qu’elle soit à la hauteur des attentes, en ce qui a trait à la gestion du commerce international en contexte de pandémie.
En fin de compte, la coopération bilatérale va mettre l’accent sur l’établissement d’un régime de fiscalité internationale plus juste et plus équitable dans le contexte d’une économie numérique, sur le renforcement de la paix et de la sécurité internationale et sur l’importance d’insuffler une nouvelle dynamique à la coopération transatlantique.
Le Canada et l’Union européenne ont évoqué la question de la détention arbitraire des Canadiens, des Européens et d’autres ressortissants étrangers en Chine. Ils ont souligné la nécessité de renforcer leur partenariat pour mieux gérer les enjeux géopolitiques, protéger la démocratie, lutter contre la cybercriminalité et la désinformation, promouvoir un système international fondé sur des règles, entre autres.
Avec des informations du cabinet du premier ministre du Canada
Lire aussi :
Libre-échange Canada-Union européenne : un mirage pour les producteurs de bœuf?
Feu vert à l’Accord de libre-échange Canada-Union européenne
Pour des raisons indépendantes de notre volonté et, pour une période indéterminée, l'espace des commentaires est fermé. Cependant, nos réseaux sociaux restent ouverts à vos contributions.