Le Conseil du patronat du Québec (CPQ) et Manufacturiers et Exportateurs du Québec (MEQ) ont réservé un accueil mitigé au Plan d’immigration 2021 contenu dans le rapport de Nadine Girault, ministre des Relations internationales et de la Francophonie et ministre de l’Immigration, de la Francisation et de l’Intégration.
MEQ a soutenu que ce plan n’apporte pas de réponse aux besoins majeurs en main-d’œuvre dans le secteur manufacturier.
L’organisation a proposé un rattrapage du nombre d’immigrants reçus au cours des prochains mois pour combler le vide. Ce nombre a considérablement baissé en raison de la pandémie de COVID-19.
« Actuellement, les besoins en main-d’œuvre sont les mêmes qu’avant la pandémie. Dans toutes les régions du Québec, les manufacturiers peinent à trouver les gens dont ils ont besoin », dit Véronique Proulx, PDG de MEQ.
Mme Proulx mentionne que l’immigration temporaire et permanente représente la clé pour permettre aux entreprises manufacturières de produire à leur pleine capacité.
Abondant dans le même sens, le président et chef de la direction du Conseil du patronat du Québec, Karl Blackburn, a relevé que la crise actuelle exacerbe la rareté de la main-d’œuvre, bien que le rapport de Mme Girault apporte quelques solutions intéressantes.
ll a salué le rattrapage proposé pour 2021 et a apprécié la hausse de 62 % de l’immigration économique sur les admissions totales.
Il a également applaudi la décision de reconnaître les demandes dans le programme des travailleurs autonomes, et dans le volet 1 du programme des entrepreneurs immigrants.
Karl Blackburn a répété que les besoins des entreprises restent importants. Il a déploré que les délais du processus de révision des programmes d’immigration d’affaires soient trop longs et hermétiques.
« Québec doit se démarquer davantage pour attirer les talents dont ont besoin les entreprises afin de prospérer. Cela inclut tous les profils d’immigrants économiques et notamment les immigrants investisseurs », a affirmé M. Blackburn.
Besoin d’un rattrapage ciblé
Le CPQ considère que le rattrapage de 2021 du plan du gouvernement du Québec est une bonne nouvelle, mais il mentionne que les seuils entre 12 800 et 15 000 admissions de travailleurs qualifiés restent inférieurs au minimum de la fourchette de 21 600 à 22 000.
Pour l’année 2020, la COVID-19 n’a pas permis d’atteindre les cibles de 43 000 à 44 500, souligne M. Blackburn. Il suggère au gouvernement de procéder rapidement à un rattrapage pour rétablir la situation.
« Déjà, au cours des dernières années, les seuils en immigration ont été diminués. Si en plus les cibles ne sont pas atteintes, le gouvernement du Québec doit proposer un plan de match solide afin d’en diminuer les impacts sur le terrain. »
Les gens doivent venir au Québec le plus rapidement possible, car la prospérité de ses entreprises, surtout en contexte de pandémie, en dépend, a ajouté la présidente-directrice générale de MEQ. Pour la réalisation de cet objectif, elle recommande, entre autres, que :
- le programme des travailleurs temporaires (PTET) soit assoupli, plus flexible et plus rapide, pour apporter une réponse aux besoins des manufacturiers;
- le Québec se dote d’une stratégie d’immigration économique ambitieuse, à la hauteur des besoins du marché du travail.
Elle suggère par ailleurs que l’accent soit mis sur le retour au travail des personnes au chômage dans la province.
Avec des informations de MEQ et du CPQ
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