Une caravane de partisans de Donald Trump bloquant la circulation dans la région de New York City dimanche. (CNN)

Élections sur fond de pandémie : les Américains plus stressés que les Canadiens

Alors que leur pays, l’une des plus anciennes démocraties du monde, traverse une journée électorale critique qui déterminera le président et la majorité au Sénat, les Américains disent faire face à des niveaux de stress élevés. Il semble que les conséquences de la pandémie pèsent lourdement sur leurs têtes au moment de faire le choix d’un président.

Alors que Donald Trump insiste sur le fait que son pays a « tourné le coin » de la pandémie tout en faisant fi des restrictions lors de grands rassemblements politiques, beaucoup de citoyens de son pays broient du noir, selon une enquête de la firme Angus Reid. Les Américains y révèlent être plus stressés que les Canadiens par la pandémie et par le climat politique et économique général.

Globalement, les Américains disent avoir en ce moment près de deux fois plus de mal que les Canadiens à faire face aux défis financiers et sanitaires incessants engendrés par la pandémie. Si deux Américains sur cinq sont « très » ou « extrêmement » stressés par la pandémie, au Canada, seulement 22 % des habitants expriment pareil sentiment.

Concernant la pandémie, plus de 3000 cas par jour sont enregistrés au Canada. Cela est certainement préoccupant, mais cela est peu comparé aux 100 000 cas maintenant enregistrés chaque jour au sud de notre frontière. Rappelons que la population totale canadienne est de neuf fois inférieures à celle des États-Unis.

Une situation financière précaire qui pèse lourd sur les électeurs américains

Donald Trump organise un rassemblement de campagne à l’aéroport international Wilkes-Barre Scranton, à Avoca, en Pennsylvanie (Carlos Barria/Reuters)

En campagne électorale, Donald Trump vantait les réalisations économiques de son premier mandat, mais la pandémie semble avoir sapé la confiance des électeurs américains. Leurs préoccupations sont vives par rapport à leur situation financière. Ils semblent connaître des niveaux d’anxiété économique nettement plus élevés que les Canadiens.

Près de la moitié des Américains (46 %) sont « très » ou « extrêmement » préoccupés par leur situation financière personnelle, contre 28 % des Canadiens.

Un peu plus de la moitié (53 %) des résidents des États-Unis dont le revenu du ménage est inférieur à 50 000 $ sont très ou extrêmement préoccupés par leurs finances. Au Canada, une minorité importante (38 %) traverse également une période très difficile.

Les Canadiens qui étaient incapables de travailler en raison de la pandémie ont pu demander un paiement mensuel allant jusqu’à 2000 $ par le biais de la Prestation canadienne d’urgence. Après 28 semaines de ce soutien financier, ces Canadiens sont en transition vers l’assurance emploi. Aux États-Unis, le Congrès a approuvé un paiement unique pouvant aller jusqu’à 1200 $ par personne gagnant moins de 99 000 $ par an. Mais une aide financière supplémentaire demeure bloquée par des négociations politiques sans fin entre les démocrates et les républicains.

Le 30 octobre, avant l’élection de mardi, des ouvriers ont recouvert de contreplaqué les vitrines du grand magasin Macy’s à New York. (Carlo Allegri/Reuters)

Les États-Unis vivent des tensions peu communes en cette journée d’élections

En cette journée des 59es élections présidentielles, l’anxiété et les tensions sont palpables.

La campagne électorale s’achevait ce week-end sur les images de partisans politiques du président pourchassant au Texas un autobus électoral du camp adverse ou bloquant des autoroutes à New York. Mêlées à ces images, celles de commerçants nerveux dans plusieurs villes placardant les vitrines de leur boutique et celles de l’installation d’une clôture de protection autour de la Maison-Blanche.

« J’espère que l’amour l’emportera […] qu’il n’y aura pas de guerre raciale, déclare Taleah Taylor, une activiste communautaire, près d’une boîte de dépôt de bulletins de vote dans le centre de Philadelphie, en Pennsylvanie. C’est la seule chose que je crains, qu’une guerre raciale commence. Juste parce que [les républicains] n’ont pas gagné. »

Un hélicoptère passe au-dessus de la Maison-Blanche, vu derrière une clôture et des affiches de protestation, la veille de l’élection présidentielle américaine. (Erin Scott/Reuters)

Les élections américaines porteuses de risques de violence?

Selon un groupe de réflexion transnational, l’élection de 2020 présente des risques de conflit et de violence sans précédent dans l’histoire récente. 

Un rapport de l’International Crisis Group, un groupe de réflexion mondial dont le siège est à Bruxelles, expose différents facteurs de risques pour les États-Unis à partir d’aujourd’hui. Ils comprennent la violence armée de milices, notamment, et les efforts devant les cours de justice visant à légitimer ou à disqualifier des bulletins.

Stephen Pomper, de l’International Crisis Group, estime que la polarisation politique observée aux États-Unis et la présence de groupes armés sont deux facteurs très élevés de risque.

« C’est sans précédent », ajoute M. Pomper, directeur politique principal d’ICG et ancien responsable du Conseil de sécurité nationale de Barack Obama, à propos du niveau de peur qui règne dans une élection américaine moderne.

Donald Trump a qualifié d’avance cette élection de truquée, tout comme il avait qualifié de truquée l’élection de 2016 et à plusieurs reprises celle de 2012. Il a refusé de s’engager à un transfert pacifique du pouvoir s’il perdait.

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L’image du président américain priant dans le bureau ovale à la Maison-Blanche entouré de pasteurs évangéliques avait frappé l’imaginaire lorsqu’elle a été diffusée en 2017. Donald Trump participe à une prière avant de prendre la parole lors du ‎lancement de la coalition Evangelicals for Trump au ministère international du roi Jésus à Miami, ‎Floride, États-Unis, le 3 janvier 2020. – Photo : Reuters / Tom Brenner

RCI avec CBC News et Angus Reid

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