Le légendaire auteur-compositeur-interprète canadien, qui a obtenu récemment sa citoyenneté américaine, avait intenté un procès pour violation de droits d’auteurs en raison de l’utilisation de deux de ses chansons lors de rassemblements et d’événements électoraux organisés par l’équipe de Donald Trump.
Neil Young a abandonné lundi sa poursuite entamée au mois d’août dernier appelée « Young vs. Donald J. Trump for President Inc et al, U.S. District Court, Southern District of New York, No. 20-06063 ».
Neil Young se plaignait que les organisateurs républicains avaient joué sans autorisation Rockin’ in the Free World et Devil’s Sidewalk à de nombreuses reprises.
L’artiste de 75 ans ne voulait pas que sa musique soit utilisée comme thème musical, disaient ses avocats « pour une campagne d’ignorance et de haine qui divise et qui est antiaméricaine ».
Le procès devant le tribunal fédéral de Manhattan a été rejeté avec préjudice, ce qui signifie qu’il ne peut être intenté à nouveau. Il n’a pas été possible de savoir immédiatement si l’affaire avait été réglée à l’amiable.
Le chanteur britannique Eddy Grant poursuit toujours la campagne Trump pour avoir utilisé sa chanson Electric Avenue dans une vidéo de campagne.
Citoyen américain
Neil Young avait révélé, il y a un an sur son site web, qu’il avait demandé à obtenir la citoyenneté américaine afin de pouvoir voter à l’élection présidentielle de 2020.
En octobre 2018, dans la foulée de la fusillade meurtrière dans une synagogue de la ville de Pittsburgh, l’auteur-compositeur-interprète natif de Toronto avait publié un message sur son site web où il invitait ses admirateurs américains à voter en grand nombre aux élections de mi-mandat en novembre de cette année-là pour les candidats démocrates, notamment dans le but de provoquer une réforme des lois sur les armes à feu.
Neil Young reconnaissait toutefois que sa consommation de marijuana pourrait lui nuire dans sa demande de citoyenneté aux États-Unis.
En avril 2019, les services de citoyenneté et d’immigration des États-Unis avaient publié un avis soulignant que les demandeurs de citoyenneté possédant, cultivant ou distribuant de la marijuana pouvaient manquer de moralité, même si l’activité est légale dans leur État ou leur pays d’origine comme c’est le cas au Canada depuis l’an dernier.
Young, qui vit aux États-Unis depuis 1970, affirmait avoir réussi un test lié à sa demande de citoyenneté au cours duquel il a choisi de répondre honnêtement aux nombreuses questions qui lui avaient été posées, notamment sur son usage de drogue. Le chanteur écrit sur son site qu’il espère sincèrement avoir fait preuve d’une bonne moralité et pouvoir voter aux prochaines élections américaines.
Un chanteur engagé
Neil Young n’a jamais vraiment été réticent à dire ce qu’il pensait. Populiste au sens strict du terme, il a traité de sujets aussi variés que les ravages de la drogue, la nécessité de défendre les agriculteurs américains et le désir de conserver son indépendance d’une manière qui le met parfois en conflit avec ses collègues et lui met souvent à dos son public.
Il n’a jamais tenté d’étouffer ses opinions politiques. Bien qu’il n’ait jamais été aussi ouvert que certains de ses collègues interprètes, dont Bruce Springsteen, Joan Baez ou Tom Morello, pour ne citer que trois exemples évidents, il peut se targuer d’une longue histoire d’opposition au système politique.
Au cours de la dernière décennie seulement, il a sorti trois albums engagés (Living with War, The Monsanto Years et Earth) qui ne tentent aucunement de cacher ses pensées sur le système politico-économique qui a plongé l’Amérique, selon lui, dans une division amère et un malaise toujours grandissant.
RCI avec Reuters, AFP et la contribution de Radio-Canada
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