Des militants d'Amnesty International brandissent une banderole pour dénoncer les persécutions contre la communauté LGBT en Tchétchénie, le 2 juin 2017 devant l'ambassade de Russie à Paris. (Photo : Stringer/AFP/Getty Images)

Ottawa exhorte la Russie à agir quant aux violations perpétrées en Tchétchénie

Le ministre canadien des Affaires étrangères, François-Philippe Champagne, a exhorté vendredi le gouvernement russe à mener une enquête « impartiale et crédible » afin de mettre en lumière les violations des droits de la personne en Tchétchénie. 

Le Canada demande notamment à la Russie de tenir compte des conclusions d’un rapport international publiées il y a deux ans.

En novembre 2018, le Canada et 15 autres membres de l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe [OSCE] avaient invoqué le Mécanisme de Moscou de l’OSCE pour lancer une mission d’enquête sur les graves violations des droits de la personne orchestrées en Tchétchénie depuis janvier 2017.

Les conclusions du rapport publiées le mois suivant avaient confirmé la présence de graves violations des droits de la personne.

« Malgré des preuves claires étayant des allégations de harcèlement et de persécution, d’arrestations ou de détentions arbitraires ou illégales, de torture, de disparitions forcées et d’exécutions extrajudiciaires contre les personnes LGBTQ2 en Tchétchénie, la Russie n’a pris aucune mesure significative pour mettre en œuvre les recommandations du rapport de la mission », a déclaré dans un communiqué M. Champagne. 

Il a notamment ajouté que de nouvelles informations provenant d’organisations de défense des droits de la personne témoignaient de nouvelles violations, « notamment un nombre croissant d’enlèvements et de disparitions forcées ».

Le ministre continue en soulignant l’inaction de la Russie dans les deux années suivantes qui a « contribué encore davantage à un climat d’impunité pour les auteurs de violations des droits de la personne ».

« Les droits de la personne ne connaissent pas de frontières. Le Canada croit que les droits humains sont universels et indivisibles, et cela inclut les droits humains de la communauté LGBTQ2. »

François-Philippe Champagne, ministre des Affaires étrangères

Le ministre canadien des Affaires étrangères, François-Philippe Champagne, exhorte le gouvernement russe à mener une enquête « impartiale et crédible ». (Photo : Petros Giannakouris/AP Photo)

Des sanctions internationales

Le Canada n’est pas le seul pays à dénoncer les violations en Tchétchénie.

La Grande-Bretagne a déclaré la semaine dernière qu’elle imposait des sanctions à 11 personnes, dont des personnalités de la sécurité et des fonctionnaires de Russie, du Venezuela, du Pakistan et de la Gambie, dans le cadre d’une action coordonnée avec les États-Unis sur les violations des droits de l’homme.

Les Américains ont également profité du 10 décembre, journée internationale des droits de l’homme, pour annoncer des mesures similaires après avoir sanctionné le chef de la République tchétchène, Ramzan Kadyrov, en juillet dernier. Trente et un acteurs ont été visés par les deux pays. 

Bien que ces décisions n’aient aucun impact judiciaire en Russie, elles empêcheront les personnes impliquées dans le régime «d’entrer dans le pays, de canaliser de l’argent via les banques britanniques ou de profiter de notre économie», a déclaré le ministère britannique des Affaires étrangères dans un communiqué.

En réponse à cela, le ministère russe des Affaires étrangères a déclaré que ces allégations étaient « infondée » et que Moscou pourrait appliquer des représailles.

« Sans aucun doute, cette démarche à caractère politique aura un impact négatif sur les relations interétatiques russo-britanniques », a déclaré le ministère, ajoutant que la Russie « se réserve le droit de prendre les contre-mesures appropriées ».

En Tchétchénie, M. Kadyrov et ses alliés continuent, quant à eux, de nier que la «purge des homosexuels» a lieu. 

Avec les informations de Reuters. 

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