Des militaires Canadiens arrive dans la réserve de la Première nation Shamattawa .( Austin Grabish)

COVID-19 : des militaires passent Noël dans des communautés autochtones

Munis d’équipements de protection individuelle, des membres des Forces armées canadiennes vont passer Noël déployés dans au moins six communautés isolées et éloignées du nord de l’Ontario, du Manitoba, de la Saskatchewan et de l’Alberta.

« Si vous m’aviez demandé il y a quelques années, je n’aurais pas imaginé, dans mes rêves les plus fous, que c’était la situation dans laquelle nous nous trouverions », a déclaré à CBC News le général de brigade William Fletcher qui est responsable de cette action militaire pour combattre la pandémie.

Il révèle que plusieurs des militaires déployés ont reçu une formation pour les sensibiliser aux besoins et traditions culturelles des populations autochtones et que des soldats autochtones ont en fait joué un rôle important dans cette préparation de leurs collègues à se rendre dans les réserves.

Dans les réserves des Premières Nations, au 18 décembre, les Services autochtones du Canada (ISC) dénombraient :

7024 cas confirmés de COVID-19,

2784 dossiers actifs,

300 hospitalisations,

4176 cas résolus,

64 décès.

De bonnes actions dans des communautés éprouvées

Ces derniers jours, 55 membres des Forces armées dans la Première Nation Shamattawa, dans le nord du Manitoba, ont construit un mur temporaire dans une école de la communauté pour séparer les patients atteints de la COVID-19 selon leur sexe.

Ils ont également fait du porte-à-porte dans cette communauté, qui a connu une grave épidémie de COVID-19, pour donner des tests de dépistage du coronavirus et faire des contrôles de bien-être.

Le chef Eric Redhead, qui a demandé pour la première fois un soutien militaire fin novembre, déclare que l’aide des Forces armées va au-delà de la simple gestion de la propagation rapide de la COVID-19.

« Dans le passé, l’armée a été utilisée contre les peuples des Premières Nations. Et aujourd’hui, ils sont utilisés pour aider les peuples des Premières Nations », a-t-il lancé.

« Je n’ai jamais vu des militaires de près, donc c’est excitant en même temps », explique pour sa part Rusty Redhead, un habitant de cette région qui a été testé pour la COVID-19 ces derniers jours par un médecin militaire, accompagné de soldats.

Un déploiement militaire à grande échelle

Rappelons que toutes les divisions de l’armée de terre et les forces opérationnelles conjointes du pays ont été invitées plus tôt cet automne à vérifier combien de soldats à temps partiel seraient disponibles au besoin pour venir en aide aux services de santé comme ils l’avaient fait au printemps dernier au Québec et en Ontario.

Une attention particulière a été portée sur l’aide que les réservistes pourraient fournir en Alberta, en Saskatchewan et au Manitoba au cas où il y aurait un appel à l’aide de ces provinces qui enregistrent maintenant les pires taux d’infection au Canada.

Au printemps dernier, au plus fort de la première vague de contagion, l’armée avait mobilisé 8000 réservistes dans sa riposte au coronavirus, connue sous le nom d’opération Laser. Ils faisaient partie d’un groupe de 25 000 soldats, marins et membres d’équipage d’avion qui étaient prêts à répondre aux demandes d’aide, notamment en travaillant dans des établissements de soins de longue durée.

Les Forces armées canadiennes avaient fini par être appelées en renfort par le Québec et l’Ontario. Elles avaient dû déployer la quasi-totalité de leur capacité médicale contre la pandémie, notamment dans les maisons de repos du Québec.

Au total, environ 1500 membres de l’armée avaient été envoyés dans ces centres de soins de longues durées dans ces deux provinces. L’Armée canadienne avait donc dépouillé les bases du pays de presque tout son personnel médical en uniforme pour soutenir les foyers de soins de longue durée envahis par la COVID-19.

Afin de couvrir l’important déploiement au Québec, l’armée avait donc dû réduire le nombre de membres du personnel médical dans les bases à des niveaux « d’os nus » pour utiliser l’expression du ministre canadien de la Défense à l’époque.

Des militaires canadiens arrivent dans la réserve de la Première Nation Shamattawa. (Austin Grabish)

RCI avec CBC News, Radio-Canada et La Presse canadienne

Catégories : Autochtones, Politique, Santé, Société
Mots-clés : , , , , ,

Vous avez remarqué une erreur ou une faute ? Cliquez ici !

Pour des raisons indépendantes de notre volonté et, pour une période indéterminée, l'espace des commentaires est fermé. Cependant, nos réseaux sociaux restent ouverts à vos contributions.