La vice-première ministre du Canada Chrystia Freeland a conclu un accord de dernière heure, qui évite que les exportations canadiennes au Royaume-Uni, telles que le sirop d’érable, le homard, le bœuf et les pièces automobiles, ne soient soumises à des tarifs douaniers britanniques le 1er janvier.

Chrystia Freeland (Patrick Doyle/Reuters)
L’imposition de tarifs douaniers qui se seraient produits également à l’inverse sur les importations de produits du Royaume-Uni au Canada aurait eu lieu la semaine prochaine.
Le commerce entre nos deux pays est couvert pour quelques jours par l’accord de libre-échange que le Canada a conclu avec l’UE, mais ce ne sera plus le cas lorsque le Royaume-Uni quittera officiellement le bloc européen le 1er janvier.
La signature d’un accord temporaire d’urgence était d’autant plus vitale que le Royaume-Uni est le troisième marché d’exportation du Canada.
La ministre Freeland et sa collègue britannique du ministère du Commerce international, Mary Ng, affirment que le nouveau protocole d’entente temporaire entre les deux pays permettra aux tarifs douaniers de rester à leurs niveaux actuels jusqu’à ce que le nouvel accord commercial soit formellement adopté au Parlement.
Un véritable nouvel accord commercial Canada–Royaume-Uni ne sera ratifié qu’en 2021

L’immeuble du Centre du Parlement canadien le mercredi 2 décembre 2020 à Ottawa. LA PRESSE CANADIENNE/Adrian Wyld
Ottawa et Londres avaient négocié avec succès cette année un Accord de continuité commerciale Canada-Royaume-Uni, mais le Parlement canadien n’a pas pu l’entériner à temps puisqu’il a suspendu ses travaux pour les Fêtes.
La mise en œuvre du nouvel accord commercial avait été annoncée en fanfare le 21 novembre par le premier ministre canadien et son homologue Boris Johnson. Le gouvernement libéral de Justin Trudeau n’avait cependant déposé qu’il y a deux semaines son projet de loi à la Chambre des communes pour officialiser le nouveau pacte, deux jours donc avant l’ajournement des travaux. Les députés ne devraient pas siéger à nouveau avant la fin du mois de janvier.
Les responsables commerciaux britanniques avaient exprimé leur inquiétude et leur déception, au début du mois, en voyant que le Parlement canadien ne ratifierait pas officiellement un nouvel Accord de continuité commerciale avant le 1er janvier. Ils craignaient que ce retard n’inflige « des dommages » aux entreprises. Ils ont imputé la situation aux politiciens canadiens qui, selon eux, ne pouvaient pas mettre de côté leurs divergences partisanes.
Ce « vide réglementaire » a donc poussé les deux gouvernements à se démener pour trouver un moyen d’empêcher les tarifs douaniers d’être automatiquement réimposés en janvier.
Un peu plus de contexte
Le Royaume-Uni a quitté l’UE le 31 janvier et approche de la fin d’une période de mise en œuvre de 11 mois au cours de laquelle les négociations de nouveaux accords bilatéraux avec l’UE et d’autres pays comme le Canada s’avèrent essentielles.
Un accord avec le Canada est vital. Le Royaume-Uni est le plus grand partenaire commercial européen du Canada. Le commerce bilatéral de marchandises entre nos deux nations valait 29 milliards en 2019, selon le gouvernement canadien. Depuis le Brexit, les deux pays fonctionnent selon les termes de l’accord économique et commercial global (AECG) conclu par le Canada avec l’Union européenne.
Voilà pourquoi, depuis qu’ils ont quitté l’UE, les négociateurs britanniques cherchent à conclure un accord économique de libre-échange spécifique avec le Canada pour avoir accès au marché laitier canadien.

Rappelons que les négociations sur un accord bilatéral entre le Royaume-Uni et l’UE avancent maintenant rondement. Un accord serait sur le point d’être annoncé le jeudi 24 décembre. Photo : iStock
RCI avec La Presse canadienne, CBC News, Reuters et le Financial Times
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