Loujain Alhathloul est détenue dans une prison de haute sécurité depuis 2018, emprisonnée après avoir attiré l'attention du monde entier par son combat pour l'égalité des droits fondamentaux des femmes en Arabie Saoudite. (Lina Alhathloul)

Diplômée de l’UBC condamnée à presque 6 ans de prison en Arabie Saoudite

Loujain Alhathloul, 31 ans, a été condamné, lundi, à cinq ans et huit mois de prison en vertu d’une loi antiterroriste. Cette condamnation semble être un geste de rétribution politique à l’endroit de cette femme qui est l’une des plus importantes militantes des droits des femmes en Arabie Saoudite.

Loujain Alhathloul, dont les membres de la famille au Canada ont plaidé en faveur de sa libération, est diplômée de l’université de Colombie-Britannique. Elle a obtenu son diplôme en 2014, et a vécu au Canada pendant cinq ans.

« Elle a été accusée, jugée et condamnée en vertu des lois antiterroristes », a déclaré sa sœur, Lina al-Hathloul. « Ma soeur n’est pas une terroriste, c’est une militante. Être condamnée pour son activisme en raison des réformes que MBS et le royaume saoudien vantent si fièrement est l’hypocrisie ultime », a-t-elle déclaré, en faisant référence au prince héritier saoudien par ses initiales.

L’agence de presse saoudienne Sabq rapporte que la jeune femme a été reconnue coupable par le tribunal antiterroriste du royaume pour avoir fait campagne pour le changement, utilisé Internet pour nuire à l’ordre public et coopéré avec des individus et des entités qui ont commis des crimes en vertu des lois antiterroristes.

Le juge a déclaré que l’accusée avait avoué avoir commis les crimes et que ses aveux avaient été faits volontairement et sans contrainte. Le rapport de sentence indique que le verdict a été rendu en présence du procureur, de l’accusée, d’un représentant de la Commission des droits de la personne du gouvernement et d’une poignée de représentants des médias locaux.

AlHathloul s’est fait connaître en 2013 lorsqu’elle a commencé à faire campagne publiquement pour le droit des femmes à conduire en Arabie Saoudite. Elle a été arrêtée pour la première fois en 2014 alors qu’elle tentait de traverser la frontière entre les Émirats arabes unis – où elle avait un permis de conduire valide – et l’Arabie saoudite. Elle a passé 73 jours dans un centre de détention pour femmes. En 2015, elle est devenue l’une des premières femmes à se présenter aux élections municipales en Arabie Saoudite. En 2018, elle a participé à une réunion publique à Genève pour informer le Comité pour l’élimination de la discrimination à l’égard des femmes (CEDAW) de la situation des droits des femmes en Arabie saoudite. REUTERS

Face à la justice saoudienne

Le groupe de défense des droits « Prisonniers de conscience », qui se concentre sur les détenus politiques saoudiens, a déclaré que Madame al-Hathloul pourrait être libérée en mars 2021 sur la base du temps passé en détention.

Elle est emprisonnée depuis mai 2018, et 34 mois de sa condamnation pourraient ainsi être suspendus.

Elle dispose de 30 jours pour faire appel du verdict.

Réactions

Le cas de Loujain Alhathloul, et son emprisonnement depuis deux ans et demi, ont attiré les critiques internationales des groupes de défense des droits de la personne, des membres du Congrès américain et des législateurs de l’Union européenne.

Un porte-parole du ministère canadien des Affaires étrangères a qualifié de « profondément troublantes » la condamnation et la peine d’Alhathloul.

« Nous comprenons qu’une libération anticipée est possible et nous la préconisons. Fidèle à nos valeurs et principes démocratiques, le Canada sera toujours aux côtés des militants et défenseurs des droits de l’homme, partout dans le monde », a déclaré Angela Savard dans un courriel à CBC News.

« Nous comprenons qu’une libération anticipée est possible et nous la préconisons. Fidèle à nos valeurs et principes démocratiques, le Canada sera toujours aux côtés des militants et défenseurs des droits de l’homme, partout dans le monde », a déclaré Angela Savard dans un courriel à CBC News.

Le Département d’État américain n’a pas répondu immédiatement à une demande de commentaires.

Alhathloul a fréquenté l’Université de Colombie-Britannique entre 2009 et 2013, où il a obtenu un diplôme en français. (Loujain Alhathloul/Facebook)

RCI avec The Associated Press, CBC News et La Presse canadienne

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