Dans la province de l’Alberta, aux pieds de la célèbre chaîne de montagnes que l’on appelle les Rocheuses, se trouvait historiquement une série de mines de charbon creusées à flanc de collines. Elles ont longtemps constitué un des piliers de l’économie de cette région du pays. Interdites d’exploitation depuis 1976 pour protéger l’environnement, le gouvernement albertain avait récemment annoncé qu’il accorderait le feu vert à de nouvelles aventures minières dans la région. Crise économique et pétrolière oblige.
Lundi, le gouvernement provincial a fait volte-face en raison de l’opposition croissante à sa décision soudaine d’annuler la politique vieille de 44 ans qui protégeait certaines parties des Rocheuses contre l’exploitation du charbon.
Des conseils municipaux, des représentants des Premières Nations, des écologistes, des vedettes de la musique country et des Albertains ordinaires se sont déclarés contrariés par les changements de la politique du charbon annoncés par le gouvernement il y a neuf mois sans consultation publique préalable.
Le gouvernement albertain déclare maintenant qu’il va rétablir le moratoire sur l’exploitation du charbon et qu’il lancera une consultation auprès des électeurs sur la suite des choses.
Reconnaître quand on a tort
Sonya Savage, ministre de l’Énergie de l’Alberta LA PRESSE CANADIENNE/Greg Fulmes
« Ce que nous faisons aujourd’hui – maintenir la politique charbonnière de 1976 et s’engager à consulter sur une politique modernisée – est ce que nous aurions dû faire au départ, a admis lundi le ministre de l’Énergie Sonya Savage. Nous ne l’avons pas fait à l’époque, mais nous allons le faire maintenant. »
« Une partie importante d’un gouvernement responsable est d’admettre quand vous avez fait une erreur et de la réparer. Et c’est ce que nous faisons », a ajouté Mme Savage.
Deux demandes d’exploration de charbon approuvées après l’annulation de la politique de 1976 pourront continuer, mais les demandes d’exploration supplémentaire seront interdites, en attendant les consultations sur une nouvelle politique du charbon.
Le président de l’Association du charbon du Canada a refusé de commenter l’annonce de lundi.
Un peu de perspective canadienne et internationale
C’est une période de grande noirceur dans l’ensemble pour le charbon canadien qui encore récemment était tout feu tout flamme devant la perspective d’exporter en vrac vers la Chine. Devenu trop polluant au Canada, notre charbon aurait été une mine d’or en Orient.
Il y a six ans, l’industrie canadienne du charbon se disait prête à déplacer des montagnes de charbon vers la Chine. L’utilisation du charbon était en déclin et l’industrie voyait dans le miracle chinois la promesse de garder ouvertes ses mines et même de multiplier les investissements pour en ouvrir d’autres.
Le miracle s’est toutefois transformé en mirage avec l’adoption de politiques en matière de lutte contre les changements climatiques.
Le Canada compte éliminer toutes ses centrales au charbon traditionnelles d’ici 2030.
Photo : Peter Andrews / Reuters
RCI avec CBC News
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