Dans le cadre de la lutte contre la COVID-19, l’armée canadienne a aidé le personnel soignant dans plusieurs résidences pour aînés du Québec. (Crédit photo : Radio-Canada/Ivanoh Demers)

Pénurie de milliers de soldats au Canada en raison de la pandémie

L’Armée canadienne manque de milliers de soldats, car la COVID-19 entrave les efforts de recrutement.

Les responsables militaires ont été forcés de freiner du quart la formation des nouvelles recrues pendant la plus grande partie de l’année dernière.

L’Armée canadienne devrait normalement être constituée de 68 000 membres de la force régulière et de 29 000 réservistes à temps partiel. Pourtant, fin décembre, l’armée enregistrait un déficit de 2000 membres dans sa force régulière et près de 5000 réservistes.

La pandémie a exacerbé un problème de longue date pour l’armée, qui lutte depuis des années pour attirer un nombre adéquat de nouvelles recrues.

« La pandémie a limité l’entraînement pendant une grande partie de l’année afin de répondre aux directives provinciales et fédérales en matière de santé et de sécurité », explique le commandant Travis Smyth.

« La capacité de formation réduite, en plus des protocoles stricts que les centres de recrutement sont tenus de suivre pour assurer la sécurité et le bien-être des candidats et du personnel, a réduit le nombre de dossiers traités ».

Le recrutement militaire n’est pas chose facile au Canada depuis quelques années. (FORCES ARMÉES CANADIENNES)

L’impact sur l’armée et les Canadiens

Bien qu’elle soutienne qu’il n’y a pas eu d’impact immédiat sur ses missions ici et à l’étranger, l’Armée canadienne reconnaît le potentiel de ramifications négatives à plus long terme.

« Il est trop tôt pour déterminer comment le nombre réduit de dossiers de recrutement traités pendant la pandémie touche les opérations des FAC (Forces armées canadiennes) à moyen et long terme », écrit le commandant Smyth dans un courriel.

L’analyste en matière de défense David Perry, du Canadian Global Affairs Institute, estime qu’en cette période de grande incertitude économique pour une grande partie du pays, l’armée et le gouvernement fédéral représentent un emploi stable, et que l’armée devrait être en mesure de jouer un rôle à ce niveau.

L’armée est précieuse en cas de pandémie

Au cours de la dernière année, l’Armée canadienne a démontré son utilité pendant une crise intérieure. Le Québec et l’Ontario ont fini par mobiliser, le printemps dernier, presque toute la force médicale de l’armée dans les centres de soins touchés par la pandémie.

Au total, plus de 1350 soldats avaient été déployés dans 25 CHSLD du Québec. Environ les deux tiers travaillaient dans des maisons de soins, tandis qu’un tiers apportait son aide en matière de logistique et de livraisons.

Avec un autre plus petit contingent de 250 soldats déployés dans cinq centres de soins de longue durée en Ontario, l’Armée canadienne avait donc dépouillé les bases du pays de presque tout son personnel médical en uniforme pour soutenir les foyers de soins de longue durée envahis par la COVID-19.

Les troupes militaires canadiennes déployées dans les centres de soins y suivaient d’abord un régime d’entraînement de cinq jours. Une partie de cette formation spécialisée avait été dispensée par les provinces et était conçue pour répondre aux exigences particulières des soins aux personnes âgées. Les militaires avaient reçu également des instructions sur l’utilisation des équipements de protection individuelle.

Les Forces armées canadiennes ont déjà été utilisées pour contenir les éclosions en CHSLD durant la première vague de COVID-19. (Photo : Ryan Remiorz/La Presse canadienne)

RCI avec La Presse canadienne et CBC News

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