Le directeur de la communication de Black Lives Matter Sudbury, Isak Vaillancourt, déclare que la suppression de leur site facebook à la veille du Mois de l'histoire des Noirs a été "très, très décourageante". (Soumis par Isak Vaillancourt)

Facebook supprime « par erreur » des pages canadiennes de « Black Lives Matter »

Des pages Facebook aux couleurs du mouvement politique « Black Lives Matter » mis en ligne par des citoyens canadiens ont été supprimées vers la fin janvier par le média social dans ce qui s’avère être une « erreur ».

Des pages liées au mouvement dans trois villes de l’Ontario, Sudbury, London et Guelph, avaient semblent-elles enfreint les normes de la communauté.

C’est le message qui attendait Isak Vaillancourt, de Sudbury, à son lever le 31 janvier dernier lorsqu’il a tenté de visiter son site Black Lives Matter Sudbury, un jour avant le lancement de sa programmation dans le cadre du Mois de l’histoire des Noirs.

M. Vaillancourt, qui est directeur des communications du groupe, dit que Facebook ne lui a initialement fourni aucune autre justification. Il n’y avait que cette notification de Facebook disant que le site avait enfreint les normes de la communauté.

« Vous savez, pendant une pandémie mondiale, la mise en réseau et la création de communautés en ligne, c’est plus important que jamais. Il est donc très important pour nous de rendre ces canaux accessibles. C’était donc très, très décourageant. »

« Nous avons examiné le contenu de notre page et nous avons passé en revue les directives. Et il était assez clair qu’aucun de nos messages, commentaires ou images ne violait les normes de la communauté. C’est donc très étrange comment cela se produit, si l’on considère que d’autres pages signalées pour racisme violent, fausses nouvelles ou transphobie sont autorisées à rester en ligne », ajoute-t-il.

M. Vaillancourt affirme qu’il n’a aucune idée des raisons pour lesquelles Facebook a supprimé le site, mais il ne nie pas que des plaintes de personnes qui n’ont pas les mêmes idées que les siennes puissent avoir joué un rôle.

« Oui, il est possible que, vous savez, des personnes qui ne sont pas d’accord avec la cause aient signalé la page. Mais, vous savez, il aurait été bon d’en entendre parler directement par Facebook ou d’avoir une explication sur la raison pour laquelle la page a été retirée. »

Selon M. Vaillancourt, au moment où la page a été retirée, le groupe a déposé un appel auprès de Facebook et a informé les membres de la communauté de ce qui s’était passé. Ils ont également créé un site de sauvegarde appelé Black Lives Sudbury STILL Matter.

Même scénario plus au sud

Ghaida Hamdun est la fondatrice de Black Lives Matter London. Elle révèle aussi que Facebook a supprimé son site en décembre pour des raisons aussi vagues et que ses membres se battent depuis pour qu’il soit rétabli.

Mme Hamdun est contrariée que les voix de sa communauté soient réduites au silence, d’autant plus qu’il ne semble pas y avoir de personne à qui elle peut s’adresser au sein de Facebook pour se faire entendre.

« Il n’y a personne à contacter pour en parler », dit-elle. Donc […] vous ne pouvez même pas y faire face parce qu’il n’y a rien que vous puissiez faire. »

Une erreur qui n’est pas à moitié pardonnée

CBC News a contacté Facebook par courriel pour demander pourquoi les pages Black Lives Matter de Sudbury, Guelph et London avaient été supprimées, tout comme Sandy Hudson, cofondateur de Black Lives Matter Canada.

L’entreprise n’a pas répondu aux questions sur les raisons de ses suppressions en ligne. Par contre, peu après cette prise de contact, les trois sites ont été remis en ligne le 10 février et la déclaration suivante a été envoyée à CBC et attribuée à Erin Taylor, responsable de la communication de Facebook Canada.

« Nous sommes inspirés par la communauté noire, car les gens font entendre leur voix, sensibilisent et inspirent l’action en utilisant nos applications pour partager leurs histoires. Ces pages ont été désactivées par erreur et ont été restaurées depuis. Nous nous excusons pour tout dommage involontaire causé par les erreurs que nous avons commises ici ».

Quant à Isak Vaillancourt, il demeure très insatisfait. Il note que Facebook n’a jamais expliqué exactement ce qui a conduit à la suppression des pages et s’inquiète que cela se reproduise.

« Facebook est une société de plusieurs milliards de dollars avec des actifs dans le monde entier. Donc, si elle est vraiment inspirée par les communautés noires, comme il est mentionné dans sa déclaration, il est temps de commencer à agir. Car le temps des discours est passé. Il est temps de chercher des moyens et d’investir dans les communautés noires, de créer des opportunités pour les créateurs noirs et d’apprendre comment élever activement les communautés radicalisées plutôt que de faire taire leurs voix en ligne », conclut-il.

RCI avec CBC News

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