Des centaines de milliers d’employés canadiens ont abandonné leurs lieux de travail depuis le début de la pandémie. Leur entreprise va-t-elle à nouveau réclamer leur présence une fois qu’ils auront été vaccinés? Bien que la question soit sur toutes leurs lèvres, personne ne peut encore y répondre.
Des articles prônant un retour au bureau dans les publications économiques sont cependant légion en ce moment, plusieurs soulignant que le travail à distance, improductif ou inhumain, a échoué et que la tendance devrait être renversée au nom d’une plus grande créativité et productivité économique.
Le petit employé de bureau qui voudrait rester chez lui pourrait donc ne pas faire le poids contre ces intérêts économiques supérieurs.
Pourtant, s’il devait se fier à ce qui se trame dans les coulisses du marché de la location des espaces à bureaux des grandes villes, il aurait peut-être quelques motifs d’espérer un temps nouveau après la pandémie.
Un an après les débuts de la crise sanitaire, Darren Fleming, un courtier en immobilier commercial basé à Ottawa, constate que de plus en plus d’entreprises commencent à réduire leurs espaces loués.
« Il s’agit soit de se débarrasser de la moitié de leur espace, soit de devenir [entièrement] virtuel », a déclaré M. Fleming, PDG de Real Strategy Advisors. C’est un changement encore plus important que ce qu’il prévoyait il y a six mois, quand il estimait que les clients perdraient environ 25 % de leur espace.

Le centre-ville de Toronto, la métropole canadienne Photo : Radio-Canada
La disponibilité des bureaux augmente dans tout le Canada
Selon le Groupe Altus, qui recueille des données sur les transactions immobilières commerciales dans tout le pays, la disponibilité des bureaux à Ottawa est passée de 8,8 % au dernier trimestre de 2019 à 10 % au quatrième trimestre de 2020.
D’autres villes ont connu des hausses encore plus importantes au cours de la même période. À Toronto, la disponibilité des bureaux est passée de 8,7 % à 12,4 %, tandis qu’à Vancouver, elle a augmenté de 5,9 % à 9,1 %.
Raymond Wong, vice-président des opérations de données et des solutions de données pour Altus Group, affirme que c’est le jour et la nuit à Toronto, si l’on compare la situation avant la pandémie et celle aujourd’hui.
« Avec les entreprises qui considèrent le modèle traditionnel du bureau – certaines se sont déjà engagées à travailler à distance de façon permanente – à l’avenir, nous pourrions assister à une diminution de la demande d’espaces commerciaux dans la ville », dit Terry Harron, directeur principal et directeur résident du bureau de RLB à Toronto, dans un courriel adressé à CBC News.
D’autres données indiquent que la superficie totale en pieds carrés de bureaux répertoriés pour la sous-location en 2020 par rapport à 2019 a augmenté de 230 % à Edmonton, de 400 % à Vancouver et de 524 % à Toronto.

Le centre-ville de Vancouver est photographié le mercredi 11 mars 2020, le jour où l’Organisation mondiale de la santé a commencé à qualifier de pandémie l’épidémie de COVID-19. Cette place normalement entourée par une circulation automobile intense, située au cœur de la ville, sert de site de surveillance de la qualité de l’air. (Ben Nelms/CBC)
RCI avec CBC News
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