L’homme au cœur de l’attaque au fourgon qui a tué 10 personnes et en a blessé 16 autres en roulant délibérément sur un trottoir bondé de piétons dans le centre-ville de Toronto, il y a trois ans le mois prochain, est reconnu coupable de tous les chefs d’accusation.
Alek Minassian admettait avoir planifié l’attaque du 23 avril 2018 de longue date. On a appris au procès qu’il avait fantasmé sur des meurtres de masse pendant des années, dès l’école secondaire, où il avait longtemps été victime d’intimidation.
Il invoquait toutefois pour se défendre devant le tribunal qu’il ne pouvait pas être reconnu criminellement responsable, car il est atteint d’un trouble du spectre de l’autisme.
La défense soutenait qu’en raison de son trouble, l’accusé n’avait jamais développé d’empathie et que cela le rendait incapable de faire un choix rationnel.
La juge Anne Molloy a rejeté en bloc cet argument et a conclu que le meurtrier avait fait un choix rationnel, délibéré et qu’il était pleinement conscient du tort qu’il allait causer.
« Il voulait désespérément accéder à la renommée et à la notoriété, croyant qu’une attention, même négative, pour ses actes serait meilleure que de vivre dans l’obscurité. »
La juge a d’ailleurs refusé de prononcer le nom du meurtrier en lisant son verdict afin de ne pas nourrir cette soif de notoriété.

Nathan Denette/Canadian Press
L’attentat le plus meurtrier de l’histoire du Canada

Alek Minassian Photo : La Presse canadienne
La fourgonnette louée a été conduite dans le quartier des affaires du centre-ville et son conducteur visait délibérément des piétons.
L’attaque a commencé à l’intersection de la célèbre rue Yonge et de l’avenue Finch et s’est poursuivie vers le sud jusqu’à proximité de l’avenue Sheppard.
Le conducteur de 25 ans a été arrêté après avoir tenté de provoquer un policier pour le tuer. L’arrestation a eu lieu sept minutes après le premier appel aux services d’urgence.
Des gens projetés dans les airs
Deux témoins de l’attaque, Farzad Salehi et sa femme Mehrsa Marjani, ont décrit une scène irréelle. « J’ai vu des gens projetés dans les airs. Des gens criaient, hurlaient », précisait M. Salehi.
Kasra Ebrahimi, une étudiante, avait vu la camionnette foncer et frapper des gens. « Ça ressemblait à un film, expliquait-elle, ajoutant avoir vu par la suite quatre ou cinq personnes étendues sur le sol. Je ne pense pas qu’elles étaient encore vivantes. »
Dainis Cevers se rendait en voiture chercher un proche dans une église voisine lorsque le suspect, au volant de sa fourgonnette blanche, lui a coupé la route en accélérant. M. Cevers, qui a vu le véhicule percuter un piéton de plein fouet, a raconté s’être arrêté pour lui venir en aide.
Un autre témoin, Peter Kang, a confié que le chauffeur ne semblait faire aucun effort pour freiner. « Si ça avait été un accident, il aurait arrêté. Mais il continuait sur le trottoir. Il aurait pu arrêter. »
RCI avec CBC News et La Presse canadienne
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