Stephanie Trudeau (CBC)

Matricule 728 : destitution de l’ex-policière canadienne la plus célèbre

L’ex-policière montréalaise Stéfanie Trudeau, surnommée matricule 728, qui est à la retraite depuis 2015, avait déjà été reconnue coupable de voies de fait en 2016 pour une intervention musclée le 2 octobre 2012.

L’ex-policière en entrevue sur les ondes de Radio-Canada.

Cette intervention avait été filmée. On pouvait notamment voir Mme Trudeau empoigner durement le cou d’un individu lors d’une arrestation mouvementée dans un logement du centre-ville de Montréal.

Les scènes saisissantes captées par la caméra avaient été publiées sur YouTube et avaient contribué à la notoriété canadienne de l’agente qui vient d’être destituée par le Comité de déontologie policière.

Le Comité de déontologie conclut que « le lien de confiance primordial » entre l’agente Trudeau et le public a été irrémédiablement rompu par ses agissements il y a huit ans. Dans sa décision, le comité souligne que les images filmées de l’intervention « démontrent clairement un abus d’autorité par les voies de fait commis par la policière ».

« La gravité de l’inconduite commise par l’agente Trudeau se traduit par un manque de jugement flagrant et une perte de contrôle de la situation », note-t-il.

Le comité mentionne par ailleurs qu’elle avait déjà quatre inscriptions à son dossier déontologique, notamment pour son « attitude agressive et obtuse » et son « manque de respect ou de politesse à l’égard d’un citoyen ».

Par exemple, en 2019, alors qu’elle n’était même plus policière, on lui avait imposé trois déclarations d’inhabilité de 12 mois pour ne pas avoir utilisé prudemment et avec discernement du gaz poivré contre des manifestants.

Le procureur représentant Mme Trudeau ne s’est pas opposé à sa destitution, soulignant qu’elle n’avait « aucune intention de retourner exercer le métier de policière ».

Intervention de la policière Stéfanie Trudeau en octobre 2012 (Radio-Canada)

Lors d’une manifestation étudiante du 20 mai 2012 dans le cadre de ce qu’on a appelé le printemps érable, la policière avait fait usage sur des manifestants d’un irritant chimique en vaporisateur. Le Directeur des poursuites criminelles et pénales a estimé que l’« intervention ne dépassait pas les limites établies par l’article 25 du Code criminel et la jurisprudence sur l’emploi de la force nécessaire par un agent de la paix chargé de l’application de la loi ».

Constable 728 : une étoile est née – Mai 2012 (vidéo indépendante)

RCI avec La Presse canadienne et Radio-Canada

Catégories : Politique, Société
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