Vue aérienne de camions stationnés dans un secteur minier près de Fort McMurray, en Alberta. Crédit : Istock.

CO2 : une biochimiste d’ici propose un remède minéral aux décideurs américains

Une chercheuse de l’Université de l’Alberta a eu l’occasion récemment de proposer aux politiciens américains de recourir à la carbonatation minérale pour stocker de manière permanente le dioxyde de carbone produit par les industries et qui contribue fortement au réchauffement climatique.

« C’est quelque chose que nous savons faire fonctionner et qui est une méthode de stockage permanent », explique Sasha Wilson.

En décembre, la biochimiste et professeure agrégée à la Faculté des sciences à l’Université de l’Alberta a participé à une série de discussions avec des décideurs américains.

Elle a apporté son expertise dans la lutte contre les changements climatiques en suggérant qu’il est possible de retirer des gigatonnes de carbone de l’atmosphère et de le transformer en roche.

Un peu de chimie 101 des carbonates

La carbonatation minérale est un processus tout à fait naturel par lequel le dioxyde de carbone réagit avec les minéraux pour former des carbonates inoffensifs.

Le CO2 réagit notamment avec le silicate de magnésium présent dans beaucoup de résidus miniers.

La réaction piège le gaz à effet de serre sous forme de carbonates stables et inertes pour plusieurs milliers d’années ou plus.

C’est un processus naturel observé depuis bien longtemps, mais on a commencé à se demander en 1995 pourquoi on ne l’utiliserait pas pour répondre en partie à la question des changements climatiques et aux émissions de CO2 en particulier.

Un plan d’action immédiat

Mme Wilson et ses collègues de l’organisation américaine à but non lucratif Energy Futures Initiative ont recommandé aux décideurs de recourir à la carbonatation des minéraux pour y aspirer le dioxyde de carbone en mettant d’abord en place un vaste réseau de sites d’essai de cette technologie de captage du CO2.

« Aux États-Unis, la mise en œuvre de mécanismes d’élimination du dioxyde de carbone de l’atmosphère a beaucoup progressé au cours de l’année écoulée, a-t-elle dit cette semaine sur les ondes de CBC. Il y a eu beaucoup d’investissements jusqu’à présent. »

Selon Mme Wilson, il serait possible de procéder à la carbonatation minérale d’un milliard de tonnes par an d’ici la fin du siècle.

Sasha Wilson, biochimiste à l’Université de l’Alberta (John Ulan/Université de l’Alberta)

Le Canada procède déjà à des tests importants

La carbonatation serait une bonne option pour lutter contre les changements climatiques. PHOTO : CBC

Des chercheurs québécois participent à un projet pancanadien visant à lutter contre les émissions de gaz à effet de serre en piégeant le dioxyde de carbone dans les déchets issus de l’exploitation minière.

Le projet est mené par l’Université de la Colombie-Britannique, en collaboration avec l’Université de l’Alberta, l’Université Trent et l’Institut national de la recherche scientifique (INRS), ainsi que trois grandes entreprises minières.

Selon Louis-César Pasquier, qui dirige l’équipe de recherche de l’INRS, ce n’est pas une approche très coûteuse.

On estime que la carbonatation minérale de seulement 10 % du flux de déchets d’une mine serait plus que suffisante pour compenser les émissions annuelles de carbone produites par une exploitation minière.

Les chercheurs s’intéressent tout particulièrement aux résidus miniers riches en silicate de magnésium, ceux-ci provenant notamment de l’extraction de nickel, de diamants, de platine et autres matériaux.

RCI avec CBC news et La Presse canadienne

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