Le conflit qui oppose le syndicat des débardeurs à leur employeur au port de Montréal s’étire en raison des difficultés de trouver un terrain d’entente sur les principaux points suivants : les temps supplémentaires, le travail en fin de semaine. Les travailleurs sans convention collective depuis 2018. Crédit : Istock

Conflit au port de Montréal : un boulet économique redouté au Québec

Depuis sept mois, les travailleurs du port de Montréal et leur administration ne parviennent pas à trouver un terrain d’entente pour mettre un terme à leur conflit aux effets dévastateurs pour l’économie du pays. Les débardeurs ont annoncé le début, lundi, d’une nouvelle grève générale illimitée, ce qui fait craindre le pire pour la relance économique postpandémie.

Dans une lettre adressée à la ministre fédérale du Travail, Filomena Tassi, cinq ministres québécois ont fait part de leurs inquiétudes si le conflit s’étire. Il est donc impératif d’accompagner les parties afin de trouver une solution.

Il y a eu une première intervention du fédéral, mais les parties ne sont pas parvenues à une entente. Depuis le mois d’août, le Québec et l’Ontario en subissent les contrecoups. On estime le manque à gagner pour les deux provinces à 600 millions de dollars.

Les emplois et la chaîne d’approvisionnement sont aussi directement touchés. On parle de 250 000 emplois dans le Grand Montréal et de 273 000 en Ontario, notamment dans les entreprises de produits conteneurisables.

La lettre mentionne que, depuis l’expiration le 21 mars de la trêve convenue 7 mois plus tôt, une incertitude totale plane, alors que les espoirs suscités par les vaccins contre la COVID-19 incitent bien des pays à relancer leur économie.

Pour que le Canada ne soit pas en reste, il est urgent pour Ottawa d’agir afin que la chaîne logistique ne soit pas plus perturbée qu’elle ne l’est en ce moment. Cette situation aurait déjà creusé un écart de performance de plus de 10 % entre le port de Montréal et ses concurrents dans le monde, principalement aux États-Unis.

Le fédéral envisagerait d’imposer une loi spéciale. Cette décision pourrait émousser l’envie de négocier de l’employeur. C’est du moins ce qui ressort des premières analyses.

Lors de l’émission Tout le monde en parle, sur ICI Télé dimanche, le premier ministre du Canada, Justin Trudeau, a indiqué qu’il était de bon ton que les parties s’entendent pour éviter que des entreprises continuent de faire appel aux services d’autres ports, comme Boston, pour l’acheminement de leurs biens, au détriment du port de Montréal.

Il est aussi question de faire en sorte que les ruptures dans la chaîne d’approvisionnement ne soient plus une source de soucis pour les petites entreprises.

C’est pourquoi le gouvernement fédéral n’exclut pas la possibilité de déposer un projet de loi pour forcer le retour au travail.

Alexandre Boulerice, député du Nouveau Parti démocratique (NPD), a remis en question cette intrusion dans le processus de négociation qui vient déstabiliser les rapports entre les travailleuses, les travailleurs et leur employeur.

« En indiquant leur intention de déposer un projet de loi spécial forçant le retour au travail des débardeurs au port de Montréal, les libéraux nous font clairement savoir qu’ils n’ont rien à faire avec les droits des travailleuses et travailleurs. C’est honteux d’assister à ce funeste spectacle », a-t-il dit.

Selon un communiqué du gouvernement du Québec

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Catégories : Économie
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