L’histoire des Chinois au Canada débute au moment de la ruée vers l’or et de l’unification du pays d’est en ouest avec la construction du chemin de fer. Cette communauté a vu sa route semée d’embûches, mais a su se tailler une place bien à elle dans ce grand pays.

Ouvriers chinois, camp de débarquement, de Petawawa, Ontario. Crédit: Meredith, č.p. / Bibliothèque et Archives Canada / C-068863

Voici les dates clés de l’immigration chinoise au Canada.

1858 Des mineurs d’origine chinoise arrivent en Colombie-Britannique, attirés par la découverte d’or dans la vallée du Fraser.

Début des années 1880 – Quelque 15 000 travailleurs chinois sont recrutés pour parachever la construction du chemin de fer du Canadien Pacifique en Colombie-Britannique.

1885 – L’Acte sur l’immigration chinoise exige de la majorité des Chinois immigrant au Canada le paiement d’une taxe d’entrée de 50 $.

Milieu des années 1880 – La fin des travaux du chemin de fer du CP force certains immigrants à chercher du travail en Alberta et dans les autres provinces.

1900 – Le gouvernement fédéral hausse la taxe d’entrée à 100 $ par personne.

1903 – La taxe d’entrée est portée à 500 $.

1923 – La Loi de l’immigration chinoise de 1923, connue aussi sous le nom de Loi d’exclusion des Chinois, interdit à presque tous les immigrants chinois d’entrer au Canada.

1939 – 1945 – La Chine et le Canada sont des alliés durant la Deuxième Guerre mondiale. Des Canadiens d’origine chinoise combattent au sein de l’armée canadienne, et les communautés chinoises au Canada participent à l’effort de guerre.

Cinq soldats canadiens d’origine chinoise qui ont servi avec le Commandement Sud-Est asiatique, en Angleterre, le 22 novembre 1945. Photo: Sgt. Karen M. Hermiston / Canada. Département de la Défense nationale / Bibliothèque et Archives Canada / PA-211879

1947 – La Loi d’exclusion des Chinois est abrogée après la guerre. Certaines restrictions sur l’immigration chinoise sont toutefois maintenues. Les Sino-Canadiens ne peuvent faire venir leurs enfants de plus de 18 ans au pays.

1957 – Douglas Jung est le premier élu d’origine chinoise à faire son entrée à la Chambre des communes.

1967 – Le gouvernement fédéral modifie sa politique d’immigration et met en place des règles uniformes pour tous les demandeurs, peu importe leur pays d’origine. L’immigration au Canada augmente de façon considérable.

1979 – Des Sino-Canadiens organisent des manifestations pour dénoncer un reportage diffusé à CTV, intitulé Campus Giveaway, perçu comme étant raciste. Ces manifestations aboutiront à la mise sur pied du Conseil national des Canadiens chinois (CCNC).

1984 – Le CCNC lance une campagne pour que les Sino-Canadiens qui ont payé une taxe d’entrée et leur famille obtiennent réparation. Plus de 4000 personnes dans cette situation deviennent membres du CCNC.

1988 – David Lam est nommé lieutenant-gouverneur de la Colombie-Britannique. C’est le premier Canadien d’origine asiatique à occuper les fonctions de lieutenant-gouverneur au Canada.

1994 – Le gouvernement fédéral refuse d’indemniser les immigrants chinois qui ont payé la taxe d’entrée et leur famille.

1997 – La Grande-Bretagne rétrocède Hong Kong à la Chine après 156 ans de protectorat. L’immigration hongkongaise augmente au Canada.

1998 – Vivienne Poy devient la première personne d’origine chinoise à entrer au Sénat.

1999 – La Canadienne d’origine chinoise Adrienne Clarkson est nommée gouverneure générale du Canada.

Thomas Soon (left) 97-years-old and Charlie Quon, 99-years-old, hold government cheques, the first redress payments to Chinese Head Tax payers in Vancouver Friday October 20, 2006. (CP P HOTO/Lyle Stafford)
Thomas Soon (left) 97-years-old and Charlie Quon, 99-years-old, hold government cheques, the first redress payments to Chinese Head Tax payers in Vancouver Friday October 20, 2006. (CP P HOTO/Lyle Stafford)

2000 – Un recours collectif intenté contre le gouvernement fédéral, appuyé par le CCNC, allègue que la taxe d’entrée et la Loi d’exclusion des Chinois contreviennent à la Charte canadienne des droits et libertés.

2004 – Un représentant des Nations unies recommande au Canada de verser des compensations aux Sino-Canadiens qui ont dû payer la taxe d’entrée.

2005 – La Sino-Canadienne Normie Kwong est nommée lieutenante-gouverneure de l’Alberta.

2006 – Le premier ministre canadien, Stephen Harper, présente des excuses formelles aux Sino-Canadiens pour la Loi d’exclusion des Chinois et la taxe d’entrée. Le gouvernement offre une compensation de 20 000 $ à tous les Sino-Canadiens ayant payé la taxe d’entrée ou aux veuves et aux veufs de ces derniers toujours en vie. Le gouvernement promet aussi de financer des projets qui reconnaissent les conséquences des mesures prises durant la Deuxième Guerre mondiale et des politiques d’immigration défavorables à l’égard des communautés culturelles.

En savoir plus

Voir le dossier complet des Archives de Radio-Canada

Origines de la population sino-canadienne

Dès le début des années 1860, la côte ouest canadienne, aujourd’hui appelée la Colombie-Britannique, compte entre 6000 et 7000 Chinois. La plupart sont des hommes originaires de Hong Kong et du sud de la Chine. Comme les colonies européennes, de l’océan Indien et des Amériques, le Canada profite de la traite des coolies chinois, souvent emmenés de force et maltraités, pour se constituer une main-d’œuvre bon marché. Le professeur d’histoire chinoise René Goldman retracel’arrivée des premiers Chinois au Canada, à l’émission Le pont des arts, diffusée en 1979.

Des politiques d’immigration racistes

Dans ce reportage de l’émission Tel quel, diffusé en 1979, des invités rendent compte des difficultés rencontrées par la communauté chinoise établie au Canada au cours du 20e siècle.

La Chine d’ici

À Montréal, le terme quartier chinois apparaît à partir de 1902. Le Chinatown montréalais jette ses bases aux abords de la rue Saint-Laurent, près du quartier des affaires, dans la partie sud de la ville. La journaliste France Nadeau, de l’émission L’observateur, présente en 1981 un survol du quartier chinois de Montréal.

La communauté chinoise demande des excuses et des réparations

Le Conseil national des Canadiens chinois demandait en 2000 des excuses et des compensations pour ceux des leurs qui ont été victimes de lois racistes et de taxes d’entrée au Canada.