Le projet Clemenza mené par la GRC vise la mafia.

Le projet Clemenza mené par la GRC vise la mafia.
Photo Credit: PC / Graham Hughes

Démantèlement de deux cellules du crime organisé italien par la GRC au Québec

La Gendarmerie royale du Canada a frappé deux organisations du crime organisé italien ce matin au Québec, dans les villes de Montréal, Laval, Gatineau et Québec. C’est  plus de 200 policiers qui ont participé à cette vaste opération policière baptisée Clemenza, et qui a mené à l’arrestation de 31 personnes.

La GRC est toujours à la recherche de trois personnes en lien avec cette opération. Les policiers ont également procédé à 30 mandats de perquisition contre les organisations visées qui s’adonnaient au trafic de stupéfiants.

L'opération polcière Clemenza s'étend sur une bonne partie du Québec.
L’opération polcière Clemenza s’étend sur une bonne partie du Québec.

Au total, 86 chefs d’accusation seront déposés contre les 31 personnes arrêtées et les trois autres toujours recherchées.

Les chefs d’accusation :

  • Complot pour incendie criminel;
  • Enlèvement;
  • Séquestration;
  • Extorsion;
  • Voies de fait;
  • Complot visant à faire entrer drogue, argent et téléphone cellulaire en prison;
  • Possession d’armes et d’explosifs;
  • Production, importation, possession et trafic de drogue (notamment cocaïne, marijuana et haschich)
  • Gangstérisme

L’enquête menant à ces arrestations d’aujourd’hui s’est déroulée en partenariat avec la Sûreté du Québec, le Service de police de la Ville de Montréal, le Service de police de la Ville de Laval, l’Agence des services frontaliers du Canada, l’Agence de revenu du Canada, et le Centre d’analyse des opérations et déclarations financières du Canada.

« La particularité du projet Clemenza est que l’ensemble de la preuve a été amassé grâce à l’interception de communications électroniques communément appelées PIN to PIN sur des appareils BlackBerry », a expliqué le surintendant et officier responsable des enquêtes criminelles liées au crime organisé pour la GRC, Michel Arcand. « Il s’agit de la plus importante interception du genre ayant été menée dans le cadre d’une enquête majeure en Amérique du Nord. »

L’Unité mixte d’enquête sur le crime organisé (UMECO) a amorcé l’enquête en octobre 2010. « Notre objectif était d’enrayer les organisations actives de souche italienne qui avait pris la relève à la suite de l’opération Colisée en 2006 », précise le surintendant de la GRC.

La suite de l’opération Colisée

L’opération vise les cellules liées à Giuseppe De Vito et aux frères Bastone. Ces cellules avaient pris le relais des activités criminelles à la suite de l’opération Colisée qui avait déstabilisé le crime organisé italien en 2006.

« L’impact de Clemenza est majeur parce que c’est toute la structure du crime organisé qui est déstabilisée. »— Michel Arcand

Des ramifications communes entre l’enquête Clemenza et des crimes violents commis sur le territoire du Service de police de la Ville de Montréal (SPVM) ont poussé les deux corps policiers à mettre leurs efforts en commun. Une importante saisie d’armes à Saint-Léonard en 2011 a notamment contribué à établir des liens entre les deux enquêtes.

Le spécialiste du crime organisé et coauteur du livre Mafia Inc, André Cédilot, précise que les nouvelles enquêtes, depuis l’avènement des unités mixtes sur le crime organisé, fonctionnent en cascade. Les enquêteurs poursuivent ainsi leur travail en suivant les individus qui prennent la relève plutôt que de clore l’enquête et d’en recommencer une nouvelle ultérieurement.

RCI et Radio-Canada

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L’opération Colisée

Déclenchée le 22 novembre 2006, l’opération Colisée avait mené à l’arrestation de 73 membres du crime organisé italien, dont 16 présumées têtes dirigeantes. L’opération avait également permis de saisir 6 millions de dollars, 800 kilos de cocaïne et 40 kilos de marijuana. Elle avait mené au dépôt de près de 1000 chefs d’accusation contre 90 personnes. Plus de 700 policiers avaient participé à cette opération, la plus importante opération policière contre la mafia italienne de l’histoire canadienne.

Giuseppe De Vito, qui était connu dans le milieu interlope sous le nom de « Ponytail », était un membre actif du crime organisé italien.

Il a été retrouvé mort le 7 juillet 2013 dans sa cellule du pénitencier fédéral de Donnacona, près de Québec. Il aurait été empoisonné au cyanure, selon le coroner.

L’homme de 46 ans associé au clan Rizzuto, puis à Raynald Desjardins, purgeait une peine de 15 ans de prison pour complot et gangstérisme relativement à une importation de 218 kilos de cocaïne effectuée en 2005.

Il a été arrêté en 2010 au terme d’une longue cavale après l’assassinat de ses deux fillettes par sa femme, Adèle Sorella, en mars 2009, dans leur résidence de Laval.

Catégories : Société
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