Le prochain secrétaire général de la Francophonie sera-t-il une femme? C’est ce que souhaite le Canada. Et il a déjà un nom en tête: celui de Michaëlle Jean, l’ancienne Gouverneure générale du Canada et actuelle envoyée spéciale de l’UNESCO pour Haïti.
De passage à Edmundston au Nouveau-Brunswick à l’occasion du 5e Congrès mondial acadien, le ministre du Développement international et de la Francophonie, Christian Paradis, a fait état de la candidature de Mme Jean pour succéder à M. Abdou Diouf, le secrétaire général sortant de l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF).
Priorité à l’économie
Tant le gouvernement fédéral, le Québec que le Nouveau-Brunswick soutiennent cette candidature. Le prochain secrétaire général de l’OIF sera choisi lors du Sommet de Dakar au Sénégal les 29 et 30 novembre.
Depuis plusieurs mois, Michaëlle Jean a exprimé son souhait de devenir la prochaine patronne de l’OIF. Si elle est élue, elle compte mettre à profit l’expérience acquise dans ses fonctions de représentante de la Reine et chef d’État du Canada, et ses qualités de femme de terrain et de femme d’action,
Elle compte aussi faire de l’économie sa priorité: créer des opportunités pour les jeunes, investir dans le formation dans les domaines de pointe, etc.
D’ailleurs le sommet de Dakar sera l’occasion pour les pays membres de jeter les bases d’une Stratégie économique pour la Francophonie.
Le Canada a déjà annoncé ses couleurs. Il mise sur le rôle du secteur privé dans la croissance économique durable, le libre accès aux marchés, la coopération internationale et le développement local, l’éducation, la recherche et le développement, la croissance dans l’économie numérique, l’économie verte et la transparence de la gouvernance.
Femme de terrain et d’action
Pour revenir à Mme Jean, elle a déjà un programme en cas de victoire. Elle a aussi des idées et un dynamisme qui pourraient compenser ce qui aux yeux de certains analystes est sa principale faiblesse: le fait qu’elle n’a jamais occupé les fonctions de ministre ou de président d’un pays.
Car selon eux, le secrétaire général de l’OIF doit avoir une voix forte, une expérience dans la gestion des grands enjeux internationaux et une bonne crédibilité auprès des chefs d’État, surtout en cas de crise.
Des réserves qui ne sont pas de nature à décourager Mme Jean qui rappelle que comme Gouverneure générale du Canada, elle a fait de nombreuses visites dont une dizaine en Afrique. Elle dit avoir abordé avec des présidents africains diverses questions comme celui du soutien au développement, à la stabilité et à la sécurité.
Par ailleurs, si Michaëlle Jean est élue secrétaire générale de la Francophonie, le Québécois Clément Duhaime, actuel numéro deux de l’organisation devra céder son fauteuil à quelqu’un d’autre. Dans une organisation internationale comme l’OIF, la coutume est d’avoir dans les deux plus hautes fonctions, un représentant du Nord et un du Sud.
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