Alex Van Bibber (g) et son frère Pat Van Bibber avec en main des exemplaires du livre I was born under a spruce tree de leur frère JJ Van Bibber en juillet 2013.

Alex Van Bibber (g) et son frère Pat Van Bibber avec en main des exemplaires du livre I was born under a spruce tree de leur frère JJ Van Bibber en juillet 2013.
Photo Credit: Philippe Morin/ICI Radio-Canada

Alex Van Bibber, une légende du Yukon, est décédé

Membre des Premières Nations Champagne et Aishinhik, le Yukonnais Alex Van Bibber est décédé mercredi à l’âge vénérable de 98 ans.

Il était une légende vivante dans son coin de pays.

Issu d’une famille de 14 enfants, tous bien connus dans la région, Alex Van Bibber a enseigné le métier de trappeur pour le gouvernement du Yukon pendant près de quarante ans.

Il était aussi l’un des derniers vétérans yukonnais survivants de la Deuxième Guerre mondiale.

Au cours des dernières années de sa vie, il avait participé au projet Mémoire, un site Internet d’archives qui relate l’histoire des vétérans canadiens.

Dans un enregistrement, il parle de la guerre et explique qu’il a complété son instruction de base de l’armée à l’automne 1944 et qu’il devait ensuite partir pour l’Europe. « Nous avions subi une dernière inspection médicale avant de monter à bord et certains des soldats avaient les oreillons. Toute la compagnie a été placée en quarantaine », raconte-t-il.

Alors qu’il était en quarantaine, Alex Van Bibber a lui aussi contracté les oreillons et a été envoyé dans un hôpital d’Halifax en Nouvelle-Écosse. Une fois rétabli, il a été envoyé dans une nouvelle compagnie où il y a aussi eu une éclosion d’oreillons. « On m’a encore une fois envoyé en quarantaine », se souvient-il. « J’ai passé six mois en tout en quarantaine. Difficile à croire, mais vrai. J’y étais toujours, en quarantaine, quand le jour de la libération est arrivé. »

Dans son témoignage, il parle également du sort réservé aux soldats autochtones lors de la démobilisation. « Nous étions tous égaux dans l’armée, mais lors de la démobilisation ce fut un fouillis », dit-il. « Les soldats autochtones ont été renvoyés à leur réserve avec une centaine de dollars pour des vêtements. Les soldats blancs ont reçu une parcelle de terre agricole et du soutien pour construire une maison. Les vétérans autochtones ont fait tout un tôlé et ont demandé compensation. Le gouvernement leur a donné 20 000 $ chacun. C’était une bonne affaire », conclut-il.

Alex Van Bibber a reçu, en 2013, le prix d’excellence de l’Institut Indspire pour l’ensemble de ses réalisations, notamment son enseignement de la trappe et de la pêche et son implication au sein des Premières Nations.

L’homme adorait enseigner les traditions aux enfants et raconter des histoires  tout comme son frère JJ Van Bibber, lui aussi décédé.  Ce dernier avait décrit leur enfance en 2013 dans un ouvrage intitulé : Je suis né sous une épinette (I Was Born Under a Spruce Tree).  On y apprend que la famille Van Bibber avait été élevée dans la brousse et faisait beaucoup d’activités de plein air, que ce soit la chasse, la trappe, le jardinage ou le labourage de terres avec des chiens.

Alex Van Bibber a été actif au sein de l’Assemblée des Premières Nations et membre de l’Ordre du Canada. Il fut aussi membre fondateur de l’Association des pourvoyeurs du Yukon et de l’Association des pêcheurs et des chasseurs du Yukon.

RCI avec Radio-Canada

 

Catégories : Autochtones
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