Période de grande noirceur pour le charbon canadien qui encore récemment était tout feu tout flamme devant la perspective d’exporter en vrac vers la Chine.
Deux ans sont une éternité non seulement en politique, mais aussi dirait-on dans le secteur énergétique canadien par les temps qui courent. Il y a exactement deux ans, l’industrie canadienne du charbon se disait prête à déplacer des montagnes de charbon vers la Chine. L’utilisation du charbon étant en déclin au Canada et cette industrie voyait dans le miracle chinois, la promesse de pouvoir garder ouvertes ses mines et même de multiplier les investissements pour en ouvrir d’autres.
Mais le miracle s’est transformé en mirage et plusieurs nouveaux contrats d’approvisionnement ont été annulés ou réduits. Rendant la situation plus noire encore pour cette industrie, il y a cette annonce récente du gouvernement albertain de son projet de fermer toutes ses usines de production d’électricité au charbon d’ici moins de 15 ans.
L’Alberta annonce la fin d’un monde pour 2030
La politique en matière de lutte contre les changements climatiques présentée par la province pétrolière de l’Alberta et sa première ministre, Rachel Notley, est perçue comme essentielle pour redorer le blason de l’Alberta sur le plan environnemental et probablement celui du Canada au plan international.
Le gouvernement albertain prévoit donc éliminer progressivement le recours à l’électricité générée par le charbon d’ici 2030. Il s’agit d’un geste majeur, car ce charbon est la principale source d’électricité dans cette province de l’ouest du pays.
Les deux tiers de l’électricité générée par le charbon seront remplacés par de l’électricité produite grâce à des énergies renouvelables. L’argent recueilli par le biais de la taxe sur le carbone sera investi dans des mesures visant à réduire la pollution et servira à aider les familles, les petites compagnies et les Premières Nations qui œuvrent dans l’industrie du charbon.
ÉcoutezDevenu trop polluant au Canada notre charbon aurait été une mine d’or en Orient
Au cours des dernières années, la Chine a investi des milliards dans des projets pétroliers, notamment dans l’industrie des sables bitumineux de la province de l’Alberta, dans l’ouest du Canada. Mais pour répondre à ses besoins énergétiques, la Chine préférait en vérité utiliser du charbon dont l’Alberta et la Colombie-Britannique possèdent des quantités appréciables.
En Chine, 1 ou 2 $ de charbon canadien permettaient de produire l’énergie équivalente à 6 à 12 $ de pétrole ou de gaz naturel.
Les autorités canadiennes dans l’ensemble ne demandaient pas mieux que de vendre du charbon à la Chine, puisque notre pays se sert de moins en moins de ce minerai alors qu’on assiste depuis l’an 2000 à la fermeture de plus en plus d’usines thermiques au Charbon.
Mais voilà que ce lucratif marché d’exportation se tarit avec le ralentissement économique chinois
Le saviez-vous?
Une étude récente révélait que la qualité de l’air en Alberta pourrait devenir la pire au Canada au cours des prochaines années.
– La ministre provinciale de l’Environnement de l’Alberta, Shannon Phillips, affirmait que sa province est en voie d’avoir la pire qualité de l’air au Canada en prenant connaissance des résultats du rapport Normes de qualité de l’air ambiant au Canada, qui montrent le centre de cette province notamment, a dépassé les normes nationales.
– La bonne nouvelle c’est que l’Alberta n’est pas aussi polluée qu’en Chine…
– Une étude scientifique enquête en ce moment plus à fond sur l’origine des polluants dans l’air en analysant notamment la quantité de particules fines dans l’air et les résultats préliminaires mettent déjà en cause la construction et la poussière sur les routes, mais aussi l’agriculture.
RCI avec la contribution de Sandra Gagnon, Gabrielle Michaud-Sauvageau et Jacques Dufresne de Radio-Canada
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