La Commission de la toponymie du Québec a la réputation de ne pas agir de manière précipitée et de bien peser ses choix lorsqu’il s’agit d’ajouter ou de retirer des noms aux lieux, agglomérations et routes de la province.
Pour ce qui est d’aller de l’avant et d’adopter une toponymie plus sympathique aux exploits des personnalités noires de l’histoire du Québec, certains seraient tentés de croire que la Commission se traîne les pieds et voudraient lui tirer l’oreille.
Des Montréalais, qui souhaitent une plus grande reconnaissance des Noirs, lui ont soumis une liste d’une cinquantaine de personnalités noires.
La Commission apprécie l’initiative, mais affirme que la tâche s’annonce plus délicate que de coutume, car elle doit faire une plus grande place non seulement aux Noirs, mais aussi aux Autochtones et aux femmes. La Commission prévient donc qu’il s’agit d’un processus long et complexe.
Personnalités noires dans la toponymie du Québec encore trop rare – 5:36
La fois où la Commission de la toponymie a agi rapidement ou presque
Il y a deux ans, une plainte formelle a été déposée par un citoyen à la Commission de la toponymie du Québec.
Une militante pour les droits des Noirs s’est mise à dénoncer l’appellation du plan d’eau « rapides des Nègres » dans la région de l’Outaouais. On demandait à la Commission de la toponymie du Québec de retirer tous les noms dans la toponymie québécoise qui comprend le mot nègre. Il y en avait 11 en tout.
Cette dernière a toutefois d’abord répondu qu’« au cours de consultations menées dans le cadre de la démarche de révision des toponymes avec les spécifiques « Nigger » ou « Nègre », des représentants de la communauté noire du Québec nous ont demandé de ne pas les retirer de la nomenclature géographique du Québec ».
Le Québec était alors la seule province au pays qui possédait des noms de lieux publics comprenant le mot « nègre ». Ailleurs au Canada, les noms avaient tous été changés.
Finalement, quelques semaines après le dépôt de la plainte, la Commission de toponymie a fini par se raviser et affirmait que les noms de lieux du territoire québécois qui comportaient le mot anglais « Nigger » ou le mot français « Nègre » seraient immédiatement changés.
Elle expliquait que même si ces mots sont d’usage ancien, ils pouvaient effectivement porter atteinte à la dignité des membres de la communauté noire.
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