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La dirigeante birmane Aung San Suu Kyi, en compagnie du premier ministre Justin Trudeau estime que son pays a beaucoup à apprendre du système fédéral canadien.
Photo Credit: Adrian Wyld/La Presse Canadienne

Le Myanmar veut s’inspirer du fédéralisme canadien

Le Myanmar veut devenir un État fédéral. Et pour cela, il voudrait s’inspirer de l’expérience canadienne. En visite à Ottawa, la dirigeante birmane Aung San Suu Kyi a indiqué vouloir étudier le système fédéral canadien.

La conseillère d’État de la République de l’Union du Myanmar et citoyenne canadienne honoraire s’est entretenue mercredi avec le premier ministre Justin Trudeau. Celui-ci a plutôt mis l’accent sur les questions de gouvernance, sur les droits de l’homme et sur la démocratie et non sur le dossier du fédéralisme cher à l’ancienne dissidente et prix Nobel de la paix.

Dans sa réponse à M. Trudeau, elle a dit qu’elle était heureuse d’être au Canada, « en particulier pour étudier le fédéralisme canadien, parce que c’est ce vers quoi nous essayons d’aller ».  « Nous essayons de créer une union fédérale démocratique », a assuré Aung San Suu Kyi.

« C’est donc la raison principale pour laquelle je suis ici au Canada », a-t-elle insisté en rappelant que le Canada lui avait accordé la citoyenneté d’honneur en 2007 alors qu’elle était emprisonnée dans son pays.

Myanmar’s pro-democracy leader Aung San Suu Kyi (R) accepts the award of Honorary Canadian citizenship from Canada’s Foreign Minister John Baird, after their meeting at Suu Kyi’s home in Yangon March 8, 2012.
Mme Aung San Suu Kyi est devenue citoyenne honoraire canadienne le 8 mars 2012.. © Soe Zeya Tun

À l’issue de la réunion bilatérale, Justin Trudeau a promis une enveloppe de 8,8 millions de dollars d’aide humanitaire afin de « protéger les droits de la personne […] et de promouvoir la participation des femmes au processus de paix ».

Ce financement, selon Ottawa, favorisera une aide alimentaire d’urgence, des abris et des soins de santé pour les populations les plus vulnérables. Le Canada veut encourager un processus de paix dans le respect des « droits de la personne et qui répond aux besoins de toute la population birmane, en particulier les groupes généralement vulnérables comme les membres de minorités ethniques et religieuses, les femmes et les enfants », a déclaré M. Trudeau.

Enquête sur les violations présumées contre les minorités

Human Rights Watch ainsi que des groupes représentant des réfugiés birmans au Canada ont appelé Justin Trudeau à inciter Aung San Suu Kyi à permettre le lancement d’une enquête indépendante sur les cas allégués de violation de droits de la personne à l’égard de la minorité musulmane au Myanmar.

Jusqu’à présent, Mme Suu Kyi a résisté aux appels à une enquête indépendante sur de vastes violations présumées des droits de la personne ciblant la minorité ethnique des Rohingyas dans l’État de Rakhine, dans l’ouest du pays.

Des Rohingyas dans des abris dans la région de Rakhine, au Myanmar
Des Rohingyas dans des abris dans la région de Rakhine, en Birmanie. © Soe Zeya Tun / Reuters

Une telle demande est essentiellement venue d’une commission spéciale des Nations unies présidée par l’ancien secrétaire général Kofi Annan.  Le premier ministre canadien n’a toutefois pas fait mention de l’enjeu entourant les Rohingyas au cours d’une brève apparition en compagnie de Mme Suu Kyi à l’occasion d’une séance de photos. Tous deux ont échangé des politesses dans le bureau du premier ministre.

Mais durant la rencontre, M. Trudeau l’a encouragée à travailler avec l’ONU, a dit son porte-parole.  Le bureau du premier ministre soutient que ce dernier a abordé la question d’une enquête indépendante au cours de leur rencontre, mais sans entrer dans les détails.

Depuis son indépendance en 1948, la Birmanie, où vivent plus de 130 ethnies différentes, est confrontée à des soulèvements de groupes qui réclament plus d’autonomie.

Quant à Aung San Suu Kyi, arrivée au pouvoir fin mars 2016 après des élections historiques, elle fait face à une vague de critiques. Certains arguent que le gouvernement qu’elle dirige rend possibles de vastes violations des droits de la personne ciblant la minorité ethnique des Rohingyas.

(Avec La Presse canadienne et l’AFP)

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