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Drapeau gai
Photo Credit: iStock photo

Dépister au Québec les « guérisseurs » de la « maladie » de l’homosexualité

Un organisme de défense des droits des homosexuels lance une offensive afin de débusquer ceux qui prétendent « guérir » l’homosexualité.

L’Alliance Arc-en-ciel à Québec vient d’annoncer le lancement d’une enquête sur ce qu’on nomme les « thérapies réparatrices » ou « de conversion » qui visent les personnes homosexuelles.

« L’objectif est d’explorer ce qui se fait et de savoir ce que les gens ont vécu parce que c’est souvent un traumatisme d’avoir vécu une thérapie de conversion », explique le directeur général de l’Alliance, Louis-Filip Tremblay.

L’organisme note en outre que les pratiques des milieux conservateurs religieux et des sectes ouvertement homophobes face à leurs membres sont très peu documentées.

Se « libérer » de l’homosexualité?

Selon l’Alliance Arc-en-ciel, certains organismes proposent aux personnes LGBT+ de les « libérer », selon leur expression, de leur identité sexuelle.

« Ce sont des gens qui amènent les personnes à remettre en question ce qu’elles sont vraiment plutôt que de les aider à vivre ce qu’elles sont vraiment », explique M. Tremblay.

« Les personnes qui les consultent sont habituellement en détresse; elles ne sont pas à l’aise avec ce qu’elles sont et plutôt que de les aider à s’accepter, [ces gens] vont essayer de leur faire changer leur façon d’être », ajoute-t-il.

Le saviez-vous?
La province de l’Ontario s’est dotée d’une loi en 2015 pour interdire la pratique des thérapies pseudo-scientifiques qui prétendent « guérir » l’homosexualité auprès de personnes mineures.
Le Manitoba et l’Alberta s’apprêtent à en faire autant.
L’objectif à terme serait d’obtenir une législation similaire au Québec et de sensibiliser les professionnels de la santé mentale au passage.

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lgation de la loi contre la thérapie dite de conversion ou de réparation © Jeff Chiu

On veut débusquer les faux guérisseurs aussi en Alberta

Récemment, au début de l’été, un autre mouvement de contestation par rapport à l’existence de ces thérapies et thérapeutes est né en Alberta, dans l’ouest du pays.

Le Lethbridge Public Interest Research Group, un groupe de l’Université de Lethbridge, dans le sud de l’Alberta, a lancé une campagne il y a quelques jours pour demander au gouvernement provincial d’interdire ces thérapies qui sont très répandues dans cette région, où la pratique religieuse est étendue.

Selon le groupe d’universitaires, certaines personnes qui pratiquent ces thérapies, remboursées par la province, le font sur des enfants d’à peine 5 ans. Les séquelles peuvent être graves et vont de la dépression au suicide.

Écoutez

Aide-mémoire...
Dans un document présenté l’an dernier lors des consultations du gouvernement du Québec relativement à son plan de lutte contre l’homophobie et la transphobie, l’Alliance Arc-en-ciel soulignait que la pratique existe au Québec, tout en déplorant le manque de connaissances concrètes sur le sujet.
Ainsi, on y rapportait qu’un psychologue œuvrant dans une école secondaire avait été associé à une clinique « qui allègue offrir un traitement de l’homosexualité basé sur des valeurs chrétiennes ».
Dans son mémoire, l’organisme Alliance Arc-en-ciel s’inquiétait également de la découverte, par le chercheur britannique John Daniel, en 2009, qu’un thérapeute britannique sur six avait tenté, par manque de connaissance, d’altérer les sentiments de ses patients vis-à-vis de leurs désirs envers une personne du même sexe.

Alliance Arc-en-ciel Québec

Alliance Arc-en-ciel Québec

RCI avec La Presse canadienne, Wikipédia et la contribution de Camille Martel, Sandra Gagnon et Catherine Perrin de Radio-Canada

En complément

Des Albertains veulent interdire les thérapies de conversion – Radio-Canada 

Le Canada veut mettre fin à la violence fondée sur le sexe – RCI 

États-Unis : des excuses pour des thérapies dédiées aux homosexuels – Radio-Canada 

Catégories : Santé, Société
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