Oxfam Canada a installé un lit dans le centre-ville de Toronto afin de dénoncer l’exploitation des femmes de ménage
Photo Credit: © Anne Toralles Leite / Oxfam Canada.

La sombre réalité du tourisme : les précaires conditions de travail des femmes de ménage dans les hôtels

Des membres de l’agence de développement international Oxfam Canada ont installé un lit dans le centre-ville de Toronto afin de dénoncer l’exploitation du personnel d’entretien des hôtels, personnel en très grande majorité féminin.

Pour souligner le rapport rendu public aujourd’hui, intitulé Tourism’s Dirty Secret: The Exploitation of Hotel Housekeepers (Trad. : Le sombre visage du tourisme : l’exploitation des femmes de ménage dans les hôtels), Oxfam Canada invitait les passants torontois à « faire le lit » dans un temps requis exigé par les rythmes de travail dans les grands hôtels de la métropole canadienne.

Le rapport contient des entrevues et des témoignages de femmes de ménages et d’ex-femmes de ménage d’hôtels au Canada, en République dominicaine et en Thaïlande.

« You cannot say anything because if you say something, you don’t know if you’re there tomorrow. If you report it, they don’t even believe it. »

(Trad. : On doit se taire, ne rien dénoncer sinon, on ne sait pas si l’on sera encore là demain. Dénoncez et l’on ne vous croira tout simplement pas.)

Luz Florès, femme de ménage, Toronto

 Un salaire de misère

Selon les témoignages recueillis, Oxfam Canada affirme que les hôtels ne paient pas suffisamment leurs femmes de ménage, exigent d’elles qu’elles travaillent de longues heures sans augmentation pour les heures supplémentaires et ignorent systématiquement les cas de blessures et de harcèlement sexuel au travail.

« L’esclavagisme est de retour », Esperanza Rojas, femme de ménage à Toronto. © Anne Toralles Leite/Oxfam Canada

Un exemple, Phuket en Thaïlande

Le rapport donne en exemple le cas type d’une femme de ménage qui travaille dans l’un des grands hôtels de Phuket en Thaïlande.

Pour toucher ce que reçoit en une seule journée le plus haut salarié de la direction de l’hôtel, elle devra travailler 14 ans.

Syndicalisation précaire

Le rapport souligne également que les conditions de travail des femmes de ménage s’améliorent quand elles arrivent à se syndiquer. Reste que les employeurs affichent une forte résistance et qu’un climat de peur et de crainte rend la chose très difficile, surtout dans les pays en développement.

Lei Eigo talks about the precarious work conditions and what s…

Lei Eigo, a #Toronto housekeeper and now union organizer, joins us and UNITE HERE Local 75 today on the corner of Peter street and Queen Street West to talk about the backbreaking work and tough work conditions many housekeepers face here in Toronto; but also in places like Thailand and Dominican Rrepublic. Lei is being interviewed by CBC News Linda Ward and explains what she would like to see changed in the sector she has worked for almost 6 years.Speak up with Lei! Join a movement Sign your name and become part of a movement that is standing up against injustice not only for housekeepers, but for all women. Speak up for fair-paying jobs. Speak out for work that is equally valued. It’s time for change. Take a stand now: www.shortchanged.ca

Posted by Oxfam Canada on Tuesday, October 17, 2017

Un peu plus:

Oxfam Canada, fondée en 1963, est une agence de développement international basé au Canada qui travaille avec plus de 100 organisations partenaires en Afrique, en Asie et dans les Amériques. Oxfam Canada a des bureaux et des membres à travers le Canada. Toutefois, depuis 1973, Oxfam Québec est devenue indépendante de l’organisation nationale.

Oxfam Canada travaille avec des organisations partenaires afin de s’attaquer aux causes profondes de la pauvreté, de l’injustice et de l’inégalité.

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Catégories : Économie, Société
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