© REUTERS/Jennifer Szymaszek

Pourquoi les Canadiens devraient-ils s’intéresser au Mexique cet hiver ? La réponse n’est pas « ses plages » !

Les Canadiens savent que le Mexique est une destination idéale lorsqu’on recherche du soleil, de la courtoisie et une gastronomie diversifiée. En effet, près de deux millions de Canadiens se rendent au Mexique chaque année et bon nombre, particulièrement des personnes à la retraite, ont acheté des propriétés dans ce pays et ils y font un séjour prolongé. De plus, le Canada et le Mexique sont l’un pour l’autre le troisième partenaire commercial en importance et un nombre important d’entreprises canadiennes ont des liens d’affaires, commerciaux et d’investissement au Mexique.

Cependant, selon le Centre international de solidarité ouvrière (CISO), ces échanges commerciaux devraient intéresser davantage les Canadiens puisque les négociations de l’Accord de Libre-Échange (ALENA) s’intensifieront durant la sixième ronde des pourparlers qui se tiendra à Montréal à la fin de ce mois de janvier.

Le CISO, qui est basé à Montréal, réalise un séjour d’observation syndicale dans un pays donné tous les deux ans. En 2017, c’est le Mexique qui a été choisi et une délégation s’y est rendue au mois de décembre. La coordonnatrice de ce conglomérat de syndicats québécois, Amélie Nguyen, nous parle des quatre constats faits par la délégation des 10 représentants de 9 syndicats de la province ayant visité les villes mexicaines de Mexico et de Puebla du 3 au 14 décembre.

Premier constat

Selon les observations de la délégation de CISO au Mexique, contrairement à ce qui est dit par les négociateurs des nouvelles conditions de l’ALENA, cet accord a eu un impact assez négatif sur les populations mexicaines, particulièrement celles qui dépendent économiquement de l’agriculture.

Une activiste avec son visage peint pour ressembler à la célèbre figure mexicaine « La Catrina » tient une croix alors qu’elle participe à une marche contre le féminicide lors de la Journée des morts à Mexico, Mexique, le 1er novembre 2017. Le mot sur la croix : « Aucune autre » ®REUTERS/Carlos Jasso
Deuxième constat

Il existe une grave crise de sécurité et d’administration de la justice au Mexique. Les chiffres qu’Amélie Nguyen du CISO avance sont ahurissants : 120 000 personnes assassinées et 30 000 personnes disparues depuis les 10 dernières années.

Troisième constat

Ce constat touche le syndicalisme et les droits de travailleurs et travailleuses au Mexique. Nguyen parle d’un système de corruption à l’intérieur de certains syndicats mexicains.

Quatrième constat

Il concerne le rôle du gouvernement du Canada dans tout ce qui a trait à la présence des mines de capital canadien sur le territoire mexicain. En effet, selon les données offcielles du ministère des Ressources naturelles Canada, en 2010, le Mexique occupait le premier rang en Amérique latine et le troisième rang mondial des pays où les sociétés canadiennes entreprennent le plus d’activités d’exploration minérale. Quarante-six grandes sociétés canadiennes prévoyaient y effectuer des programmes d’exploration et envisageaient d’y dépenser, au total, plus de 308 M$US, ce qui représente 56 % du marché des grandes sociétés dans ce pays.

Mais concrètement, pourquoi les Canadiens devraient-ils s’intéresser au Mexique et aux défis des Mexicains dans le cadre des négociations de l’ALÉNA ? Amélie Nguyen du Centre international de solidarité ouvrière croit que les travailleuses et travailleurs canadiens pourraient tirer des leçons de l’expérience mexicaine en ce qui concerne la défense de leurs droits. Elle dit même qu’ils ont une longueur d’avance :

Pour écouter l’entièreté de l’entrevue qu’Amélie Nguyen a accordée à RCI, cliquez ci-bas :

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