Des enfants font de la luge Photo : iStock/CEFutcher

Des enfants font de la luge C'est le type d'activité physique que conseille l'OMS. Photo : iStock/CEFutcher

Une récréation énergique réduit l’appétit des petits pour les calories

Faire bouger vigoureusement les enfants en bas-âge avant le dîner à la garderie ou au primaire plutôt qu’après le repas réduit la quantité de calories qu’ils consomment au point de représenter 8 livres, ou plus de trois kilos, de poids pondéral de moins au bout d’une seule année.

Marie-Ève Mathieu CRÉDIT : AMÉLIE PHILIBERT

Marie-Ève Mathieu
CRÉDIT : AMÉLIE PHILIBERT

Voilà la conclusion d’une étude canadienne menée auprès d’une vingtaine d’enfants dans une maternelle québécoise par la professeur Marie-Ève Mathieu du Département de kinésiologie de l’Université de Montréal et chercheuse au Centre de recherche du CHU Sainte-Justine de l’Université de Montréal.

Elle vient de démontrer, pour la première fois dans le monde, qu’un changement tout simple – soit bouger avant le repas du midi – plutôt qu’après a des effets coupe-faim à court terme de 30 a 60 minutes suivant l’activité physique suffisamment importants pour prévenir ou traiter la surcharge pondérale chez les enfants. « Une hormone stimulant l’appétit, la ghréline, baisse beaucoup pendant l’effort. L’idée, c’est d’en profiter », explique Marie-Ève Mathieu.

L’étude actuelle est unique compte tenu de son intérêt envers une très jeune population d’enfants. Elle révèle pour la première fois qu’il semble possible de tirer profit de l’effet anorexigène de l’exercice dans des situations réelles chez les jeunes enfants au sein d’une structure scolaire, sans avoir à effectuer de grands bouleversements à leurs horaires.

Écoutez
L’interdiction de la malbouffe dans les cafétérias scolaires entraîne aussi des effets positifs sur la santé des élèves, concluait une étude récente de l’Université du Nouveau-Brunswick. On a constaté que les élèves qui n’ont pas consommé de malbouffe à l’école pendant au moins cinq ans pesaient en moyenne près de 1 kg (2 livres) de moins que les élèves qui ont eu accès à ce type de nourriture.

L’interdiction de la malbouffe dans les cafétérias scolaires entraîne aussi des effets positifs sur la santé des élèves, concluait une étude récente de l’Université du Nouveau-Brunswick. On a constaté que les élèves qui n’ont pas consommé de malbouffe à l’école pendant au moins cinq ans pesaient en moyenne près de 1 kg (2 livres) de moins que les élèves qui ont eu accès à ce type de nourriture.

Méthodologie de la recherche montréalaise

On a demandé à 13 fillettes et 8 garçons de cinq et six ans terminant leur classe à 11 h 15, de porter un podomètre avant de les soumettre à trois scénarios.

Dans le premier, ils dînaient puis allaient jouer dehors pendant 40 minutes. Dans le deuxième, la séquence était inversée : les enfants jouaient d’abord, puis ils allaient manger. Enfin, dans le troisième scénario, les enfants effectuaient uniquement des activités de relaxation pendant 40 minutes, avant le repas.

« Les résultats indiquent qu’après la relaxation les enfants ont consommé 76 calories de plus que lorsqu’ils mangeaient après avoir été actifs physiquement », précise Marie-Ève Mathieu.

Le saviez-vous?
– En 2015 la prévalence de l’obésité chez les jeunes Canadiens était de 14,5 % chez les garçons et de 9,5 % chez les filles.
– Parmi les enfants de cinq à neuf ans, 8,5 % étaient obèses au pays.

Comparer nos enfants à ceux des autres pays : désolant

Seuls 9 % des enfants canadiens font au moins une heure d’exercice physique modéré ou intense chaque jour, constate l’organisme ParticipACTION dans son rapport 2016. De plus, notent les chercheurs, le Canada est à la traîne par rapport aux jeunes de 37 autres pays.

Le Canada obtient ainsi une note de « D- » pour « l’activité physique globale » des enfants âgés de 5 à 17 ans. Il reçoit un « D+ » pour les jeux actifs des enfants et un « F » pour leur comportement sédentaire.

Par contre, d’autres pays, notamment la Slovénie, la Nouvelle-Zélande et le Zimbabwe, ont des enfants qui bougent beaucoup plus fréquemment. « [Leur] activité physique est menée par des pratiques culturelles omniprésentes. Être actif n’est pas juste un choix, mais une façon de vivre », note ParticipACTION.

RCI avec La Presse canadienne et la contribution de Patrick Masbourian de Radio-Canada

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Catégories : Économie, Politique, Société
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