Fumer du cannabis peut être contreproductif pour des couples qui veulent avoir des enfants selon une nouvelle étude. ©iStock/KatarzynaBialasiewicz

La moitié des pédiatres canadiens a de jeunes patients qui consomment du cannabis

Une étude menée auprès des pédiatres canadiens par le Programme canadien de surveillance pédiatrique (PCSP) indique que 419 des 835 répondants ont eu affaire à un jeune patient ayant consommé du cannabis obtenu légalement ou illégalement afin de remédier à un problème de santé.

Le sondage publié jeudi ne fournit pas de détails sur le nombre de cas avec de la marijuana obtenue illégalement, la nature des problèmes traités et l’âge des patients. Mais le chercheur principal, Richard Bélanger, a déclaré avoir été surpris par le nombre de jeunes consommateurs de cannabis et a affirmé que cette découverte soulignait l’importance de donner davantage de renseignements à ce sujet aux médecins, aux parents et aux patients.

Nous pensions que c’était moins que cela. Le message le plus important ici, c’est que le cannabis n’est pas seulement un enjeu chez les adultes, que ce soit pour l’usage récréatif ou médical. Parfois, lorsque nous considérons ce traitement, nous avons tendance à oublier les enfants et ça ne devrait pas être le cas.Richard Bélanger

La question à laquelle les instigateurs de l’étude voulaient répondre :


Principales conclusions de l'étude
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• Dans l’année qui a précédé le sondage, la moitié des répondants (50 %) a rencontré des patients qui avaient consommé du cannabis à des fins médicales, obtenu par une filière autorisée ou non autorisée.

• La majorité des répondants ayant rencontré un enfant ou un adolescent qui avait consommé du cannabis à des fins médicales dans l’année précédente a déclaré avoir vu cinq cas ou moins.

• Des répondants qui avaient déclaré avoir vu des patients de 12 ans et plus qui avaient consommé du cannabis à des fins médicales obtenu par une filière non autorisée au cours de l’année précédente, un pourcentage important (22 %) avaient vu plus de cinq cas.

• Parmi les répondants qui avaient rencontré des patients pédiatriques ayant consommé du cannabis à des fins médicales au cours de l’année précédente, 68 % (218 sur 321) ont indiqué que moins de la moitié de leurs patients avaient profité de son utilisation, et 15 % (47 sur 318) que la majorité de leurs patients avaient souffert d’effets indésirables.

• Plus du tiers des répondants (38 %, 316 sur 835) s’était fait demander par un parent ou un patient adolescent d’autoriser une consommation de cannabis à des fins médicales au cours de l’année précédente. • Seulement 34 répondants ont indiqué avoir autorisé la consommation de cannabis par un enfant ou un adolescent au cours de l’année précédente.

L’étude a été effectuée au printemps 2017 dans le cadre d’une enquête plus vaste du PCSP sur une série de questions délicates, dont la maladie de Lyme, le virus Zika et les troubles alimentaires.

Selon M. Bélanger, les chercheurs ont été étonnés de voir qu’autant d’enfants et d’adolescents semblaient consommer de la marijuana pour des raisons médicales. Il dit soupçonner que les enfants autorisés par leur médecin à consommer de la marijuana souffraient de diverses maladies, dont l’épilepsie réfractaire, la paralysie cérébrale et la douleur chronique, alors que les adolescents consommaient probablement du cannabis obtenu illégalement pour traiter d’autres problèmes comme l’anxiété et la dépression. Cependant, il émet des réserves.

C’est un sujet brûlant. Il y a largement de la place pour que la Société canadienne de pédiatrie ou d’autres associations ou autorités fournissent plus de renseignements sur les possibles avantages et les effets néfastes probables pouvant être associés à l’utilisation du cannabis pour des raisons médicales.Richard Bélanger, chercheur principal

Rappelons qu’au Canada, la marijuana médicinale est disponible depuis 2001 et qu’au mois de juin la légalisation du cannabis a été confirmée après l’adoption du projet de loi par la Chambre haute du Canada. Cela ouvre la voie à sa production et à sa consommation dès le 17 octobre 2018. 

Catégories : Politique, Santé, Société
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