Albert Netser a tweeté cette photo de son fils de 16 ans, Nangaat, debout sur un rocher à Rankin Inlet, au Nunavut, avec son premier béluga récolté lundi. Netser dit qu'il ne s'attendait pas à être au centre d'une controverse. La Presse canadienne/Albert Netser

Ce jeune a tué un béluga : la belle prise de l’Inuit de 16 ans soulève une foule de critiques et enflamme la toile

Le père de ce jeune Inuit de 16 ans a partagé la photo de la belle prise de son fils sur les réseaux sociaux pour souligner son exploit : celui d’avoir tué sa première baleine. Un geste important pour sa communauté, qui a pourtant suscité une pluie de critiques de la part de certains internautes. Ils ont été nombreux à dénoncer un acte inapproprié puisque la population des baleines, notamment celle des bélugas, est en déclin.

RCI avec La Presse canadienne, Twitter et des informations de Pêches et Océans Canada
Une culture et un mode de vie autochtones remis en question?

Chez les Inuits du Canada, la tradition veut qu’un jeune de 16 ans puisse chasser et rapporter du gibier pour toute sa famille, voire pour toute sa communauté.

C’est ce qu’a fait le garçon qui a réussi à tuer tout un béluga, à tout juste 16 ans. Un geste que son père, Albert Netser, a tenu à souligner à sa juste valeur.

Il croyait bien faire et s’attendait peut-être à une salve d’applaudissements lorsqu’il a publié les photos de l’exploit de son fils sur les réseaux sociaux. Mais le public a diversement apprécié l’image du garçon debout sur un rocher à Rankin Inlet avec sa prise tout près de lui.

Pris d’assaut par des critiques soulignant l’importance de continuer à préserver cette espèce de baleine qui est inscrite sur la liste des espèces menacées de disparition au Canada depuis 2005, le père a été obligé de retirer la photo.

Ses explications sur la culture et le mode de vie inuits n’auront convaincu qu’une partie des personnes qui l’ont assailli de questions sur son téléphone cellulaire.

Carcasse de béluga femelle Photo : David Michaud

Au sujet du béluga

Le béluga (Delphinapterus leucas) est une baleine à dents appartenant à la famille des monodontidés. Son nom vient du mot russe belukha, qui signifie blanc. Il est également connu sous le nom de baleine blanche, de qilalugaq dans les dialectes inuktitut, inuvialuktan et inuinactun, et de siqsuaq dans le dialecte inupiat.

Les bélugas sont surnommés « baleines blanches », en raison de leur couleur, mais seuls les adultes sont blancs, tandis que les nouveau-nés sont bruns ou gris foncé et pâlissent pour devenir progressivement blancs vers six et huit ans.

Les bélugas sont bien adaptés aux eaux glaciales de l’Arctique canadien. Dans la nature, ils peuvent vivre jusqu’à 75 ans. Les mâles atteignent la maturité sexuelle à 12 ou 14 ans, tandis que chez les femelles, cela se fait entre 8 et 14 ans. Ils s’accouplent tous les trois ans, d’avril à juin, et la période de gestation dure 14,5 mois.

Les bélugas sont reconnaissables par leur taille forte, un cou non soudé et une petite tête qui est disproportionnée par rapport au reste de leur corps. Leur taille varie de trois à cinq mètres et leur poids oscille entre 500 et 1500 kg.

Les bélugas sont une espèce menacée d’extinction, et les scientifiques espèrent que le nouveau simulateur permettra de mieux les protéger. Photo : Radio-Canada

Le Canada compte sept populations distinctes de bélugas :

  • Les populations de l’est du Haut-Arctique et de la baie de Baffin
  • De la baie Cumberland
  • De la baie D’Ungava
  • Du fleuve Saint-Laurent
  • De l’ouest de la baie d’Hudson
  • De la mer de Beaufort
  • De l’océan arctique

Le Comité sur la désignation des espèces en péril au Canada (COSEPAC) a désigné toutes ces populations de bélugas en tant qu’espèces menacées, en voie de disparition ou préoccupantes.

Le béluga du fleuve Saint-Laurent a été inscrit à l’annexe 1 de la Loi sur les espèces en péril en tant qu’espèce menacée et l’inscription d’autres populations est envisagée.

Établie comme la principale cause de la chute draconienne de la population des bélugas, la chasse de cette espèce est proscrite depuis 1979.

La modification des habitats, la construction de barrages sur la rivière, la pollution sonore causée par les navires et les embarcations de plaisance figurent aussi parmi les facteurs à l’origine du déclin de cette espèce.

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Catégories : Autochtones, Environnement et vie animale, Société
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