Égalité des sexes

Le Canada célèbre sa première Semaine de l'égalité des sexes

150 milliards de dollars de plus au PIB du Canada grâce à l’égalité des sexes

Où en est le Canada en matière d’égalité des sexes? Quel chemin a été parcouru et que reste-t-il à faire? Désormais, pendant la semaine précédant le Mois de l’histoire des femmes, les Canadiens prendront le temps de réfléchir sur la notion de l’égalité des sexes, d’en reconnaître les avantages et de les promouvoir. Pour Condition féminine Canada, promouvoir l’égalité des sexes enrichirait le PIB de 150 milliards de dollars.

La première édition de la Semaine de l’égalité des sexes se tiendra du 23 au 29 septembre. L’occasion est idéale pour souligner que l’égalité des sexes est l’une des valeurs qui transcendent les lignes de partis politiques au Canada.

Au cours des dernières décennies, Ottawa a profité de la moindre tribune pour encourager l’autonomie des femmes et des filles et pour promouvoir la participation égale des femmes au changement, aux processus économiques, sociaux et politiques.

Sur le plan international, le Canada contribue aux efforts destinés à renforcer le rôle des femmes et des filles. Pour cela, il s’implique dans des initiatives de sécurité, de paix et de développement.

Sans surprise, Ottawa a été l’un des tout premiers signataires de la Convention sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes (CEDAW). Un texte qui fixe les règles internationales sur l’élimination de la discrimination fondée sur le sexe.

Ajoutons aussi que le Canada a été l’un des artisans de la Déclaration et du Programme d’action de Vienne en 1993. Déclaration qui appelle à la reconnaissance du statut égal, et des droits égaux pour les femmes et les filles, dans l’ensemble des activités des Nations unies. Déclaration qui souligne également que « les droits des femmes sont des droits de la personne ».

Ce n’est pas tout. En 2010, le Canada a amorcé un plan d’action pour l’application effective des résolutions du Conseil de sécurité de l’ONU aux femmes. On peut aussi mentionner l’implication du Canada sur les questions de santé sexuelle et reproductive et des droits qui s’y rattachent (SSRD) pour favoriser l’autonomisation des femmes et des filles dans les pays en développement. Bref, la liste des initiatives et actions du Canada sur la scène internationale en matière d’égalité des sexes est très longue.

Oracle ailleurs et aveugle chez soi?

L’égalité des sexes est enchâssée dans la Charte canadienne des droits et libertés. Ottawa en fait la promotion. Des partis politiques et des gouvernements travaillent, à des degrés divers, à avoir une représentation égale des sexes. Pourtant, de l’aveu même du ministère canadien de la Condition féminine, le tableau est loin d’être parfait.

Les Canadiennes sont sous-représentées en politique. Seulement le quart des députées aux Communes sont des femmes. En 2015, le pays comptait 28 % de conseillères municipales et seulement 18 % des municipalités avaient une mairesse à leur tête.

Les fonctions d’assistance comme les aidantes familiales sont majoritairement occupées par des femmes. Elles consacrent davantage de temps à s’occuper des enfants que les hommes. En 2010, note le ministère, les Canadiennes passaient en moyenne deux fois plus de temps par semaine à s’occuper des enfants, sans rémunération, que les hommes (50,1 contre 24,4 heures).

Citant des données de la revue Financial Post, le ministère note aussi que les Canadiennes n’occupent que 21,6 % des sièges aux conseils d’administration des 500 plus grandes entreprises du pays.

Les données sont à peu près identiques pour ce qui est des soins accordés aux personnes âgées et aux travaux ménagers. Sans compter que l’écart salarial entre hommes et femmes reste très élevé au Canada. En 2014, il était estimé à 30 % du détriment des femmes.

Des bénéfices sociaux et économiques

Autant de raisons qui justifient une Semaine de l’égalité des sexes. Pour cette première édition, le thème retenu est « L’égalité des sexes, c’est bon pour tout le monde ». Avec cet énoncé, on veut souligner le fait que des progrès en matière d’égalité entre les sexes profitent aux femmes, aux hommes et aux personnes de la diversité sexuelle.

Notre détermination à éliminer la discrimination, à prévenir la violence fondée sur le sexe et à déconstruire les stéréotypes préjudiciables envers les personnes de tous sexes et identités de genre crée un terrain fertile pour le bonheur, la santé et l’épanouissement de toutes et tous. Maryam Monsef, ministre de la Condition féminine

Pour les amateurs de chiffres, le ministère fédéral de la Condition féminine rappelle que si des politiques d’équité et d’égalité sont adoptées, le PIB du Canada s’enrichira de 150 milliards de dollars. En brisant les barrières à l’emploi des femmes dans les métiers spécialisés bien rémunérés et confrontés à une pénurie de main-d’œuvre, la classe moyenne canadienne va croître.

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Catégories : Économie, Politique, Société
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