Des membres du groupe Lev Tahor lors d'une séance de prière. (Dave Chidley / Canadian Press)

Lev Tahor : un feuilleton à rebondissements avec des arrestations de leaders de la secte juive au Mexique

Les Lev Tahor refont surface dans l’actualité avec l’interpellation de leurs chefs. Ils s’étaient enfuis du Québec et de l’Ontario avec leurs familles et s’étaient réfugiés au Guatemala dans le but d’échapper aux poursuites judiciaires pour maltraitance d’enfants.

RCI avec des informations de Radio-Canada et CBC

120 enfants de retour au Québec après six ans de captivité

C’est depuis novembre 2013 que les Lev Tahor sont en cavale avec leurs familles pour tenter d’échapper à la justice aussi bien au Québec qu’en Ontario.

Ils devaient répondre à des accusations de négligence et de maltraitance envers leurs enfants rapportés par la Direction de la protection de la jeunesse (DPJ), à Sainte-Agathe-des-Monts, dans les Laurentides au Québec. Les mêmes faits leur étaient reprochés par les services sociaux au sud-ouest de l’Ontario, à Chatham, où ils avaient d’abord trouvé refuge après leur départ du Québec, en pleine nuit, avec une centaine d’enfants, avant de partir pour le Guatemala.

C’est le refus d’une jeune fille de 14 ans issue d’une famille Lev Tahor de retourner chez elle de peur d’être mariée de force, après son hospitalisation en 2012, qui avait sonné l’alerte auprès de la DPJ des Laurentides.

Ayant ouvert une enquête, la DPJ avait découvert que les enfants de la secte se trouvaient dans une situation déplorable. Ils étaient sous-scolarisés et vivaient dans des conditions insalubres avec des conséquences désastreuses pour leur santé physique et psychologique.

Cela avait permis de lever le voile sur le mode de vie particulier des membres de la secte qui vivent en quasi-autarcie et refusent de s’ouvrir au reste de la société. C’est d’ailleurs cette absence de collaboration qui avait conduit à leur éviction d’un village guatémaltèque, où près de 230 membres de la secte avaient trouvé refuge pour échapper à la protection de la jeunesse dans les deux provinces canadiennes.

Avant leur départ de l’Ontario pour le Guatemala, certains des enfants avaient été placés dans des familles d’accueil, tandis que d’autres étaient partis avec leurs parents.

Avec l’arrestation des principaux chefs de la secte au Mexique dans la nuit du 18 au 19 décembre, on apprend que plus de 120 enfants ont été récupérés et retournés au Québec, où ils vivent avec des familles d’accueil juives hassidiques.

Le choix de les placer dans ces familles serait motivé par le fait que ces enfants sont habitués aux traditions religieuses des Lev Tahor qui leur imposent des habitudes de vie particulières, comme manger suivant un rituel ou s’habiller d’une certaine manière. En plus, ces familles parlent le yiddish, la seule langue que connaissent les enfants.

Des membres de la secte lev Tahor, au Guatemala.

Des membres de la secte Lev Tahor au Guatemala Photo : Radio-Canada/CBC

Arrestations au Mexique et enlèvement de deux enfants de la secte Lev Tahor aux États-Unis : quels liens?

Les arrestations survenues ces derniers jours au Mexique à l’initiative d’Interpol et du FBI interviennent dans un contexte particulier.

Elles ont lieu à la suite d’une affaire d’enlèvement de deux enfants dans la région des Catkills dans l’État de New York. C’est en effet là que se sont installés l’année dernière Sara Teller et ses six enfants.

Cette ancienne membre de la secte, et fille du défunt leader Rabbi Shlomo Helbrans, avait dû quitter précipitamment le Guatemala pour échapper aux châtiments des membres de la secte. Elle était punie pour avoir critiqué la décision de son frère Nachman Helbrans de marier sa fille de 13 ans à un adolescent. Il faut préciser que c’est ce frère qui a succédé au père à la tête de la secte qu’il dirige d’une main de fer.

Pour l’instant, il n’est pas indiqué s’il y a un lien entre les enlèvements d’enfants et les arrestations.

Il convient de mentionner que la secte Lev Tahor a toujours vécu dans la controverse, avec toutes sortes d’allégations pesant sur elle. En plus de la maltraitance et de la sous-scolarisation des enfants, il avait été reproché à son défunt chef Shlomo Helbrans d’avoir usé de fausses représentations pour obtenir son statut de réfugié au Canada, après son expulsion des États-Unis où il avait été jugé pour enlèvement et séquestration d’un mineur afin de lui inculquer de force des notions religieuses.

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