Ce 27 mars, le quotidien Le Droit d’Ottawa, la capitale canadienne, célébrait ses 100 ans. Quel était le contexte lors de la création de ce journal? Il y a 100 ans donc, la province de l’Ontario venait d’adopter « le règlement XVII » interdisant l’usage du français comme langue d’enseignement et de communication dans les écoles de la province, un geste carrément raciste qui avait pour but, à terme, l’élimination pure et simple du fait français dans cette province.
En passant, des règlements semblables ont été adoptés ailleurs au pays, notamment au Manitoba. Ce n’est pas d’hier que les francophones ont connu des luttes épiques au Canada.

Donc, Le Droit est lancé dans la capitale nationale avec comme devise « L’avenir est à ceux qui luttent » et pour mandat de « défendre la francophonie de la province et de donner une voix aux francophones ontariens. »
Selon Jean Gagnon, rédacteur en chef du quotidien Le Droit « le simple fait qu’un journal soit publié en français en Ontario, particulièrement dans le contexte linguistique de l’époque, c’était un exploit, un acte courageux de résistance.»
Au fil des années, le fait français en Ontario s’est affirmé, le Nord aura son Université Laurentienne à Sudbury, le Collège Glendon de Toronto donne plusieurs cours en français, le gouvernement provincial offre plusieurs services dans cette langue, et, à Ottawa, Le Droit entame son second centenaire.

Depuis 1913, le journal aura été témoin ou acteur de bien des événements internationaux, nationaux et locaux : les deux Grandes Guerres, la Crise de 29, la montée du nationalisme au Québec, l’avènement du premier gouvernement souverainiste à Québec etc.

Les Canadiens français de l’époque sont devenus Québécois, Franco-Ontariens. Ces derniers ont précisé leur identité, se sont donné des groupes d’influence, un drapeau, etc. Le Droit aura été témoin de toutes ces pages d’histoire.
Aujourd’hui, le quotidien de lutte, d’opinion et de défense du fait français en Ontario st bien ancré dans le XXie siècle.
Jean Gagnon, rédacteur en chef du quotidien Le Droit d’Ottawa revient sur ce centenaire et se penche sur le prochain au micro de Raymond Desmarteau.
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