Hyper-texteurs – Des êtres plus superficiels selon une étude

Selon une étude de l’Université de Winnipeg au Manitoba, les jeunes adultes qui envoient un texto plus de 100 fois par jour manifesteraient plus d’intérêt envers la richesse et l’image d’eux même que de vivre une vie éthique. Les chercheurs ont trouvé que les étudiants beaucoup sont 30% moins enclins à mener une vie basée sur des principes éthiques que ceux qui « textent » 50 fois ou moins par jour. Selon les professeurs de psychologie Lisa Sinclair et Paul Trapnell, les « gros texteurs » présentent également des niveaux plus élevés de préjudices social. Les chercheurs ont présenté leurs résultats à la conférence de la Society for Personality and Social Psychology à la Nouvelle-Orléans en Louisiane.

2 300 étudiants de psychologie ont pris part à un sondage en ligne d’une heure au cours duquel on leur demandait de parler de leurs traits de personnalité, de leurs buts dans la vie et également la fréquence à laquelle ils envoyaient des textos. Le sondage s’est tenu au début de la session d’automne au cours de trois années successives. On y a aussi trouvé que 30% des étudiants textaient plus de 200 fois par jours et que même 12% y allaient à plus de 300 fois par jour. Les chercheurs ont découvert que ceux qui textaient fréquemment avaient tendance à être beaucoup moins introspectifs que ceux qui s’y adonnaient avec modération.

Tester l’hypothèse de la superficialité (The Shallows)

Par cette étude, les professeurs Sincalir et Trapnell voulaient mettre à l’épreuve « l’hypothèse de la superficialité » décrite dans l’essai  The Shallows: What the Internet is Doing to Our Brains de Nicholas Carr, paru en 2010. (trad. Superficialité : ce que l’Internet fait de nos cerveaux). Selon cette théorie, les textos et de Twitter – des média sociaux à comunications ultra brèves – rendent le processus de pensée de lurs gros usagers plus superficiel car ils encouragent une pensée rapide, succincte et plutôt  superficielle.

Les professeurs Trapnell and Sinclair ont également conduit des expériences en laboratoire au cours desquelles certain étudiants textaient, d’autres se servaient de leur téléphone cellulaire et enfin, un groupe témoin qui ne faisait aucune de ces deux activités. Tous les étudiants participants ont été classés selon leur perception de différents groupes sociaux. Les « texteurs » avaient tendance à avoir une perception plus négative des groupes minoritaires que les deux autres.

Malgré ces conclusions, les professeurs Trapnell and Sinclair ne croient pas qu’il faille appuyer sur le bouton de panique. Même si une génération « plus superficielle moralement » de jeunes adultes gros utilisateurs de média sociaux émerge, ils font encore montre de tolérance et d’acceptation face à la diversité humaine, et ce même s’ils sont nés dans l’audionumérique.

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