Nixon Sanon n’a pas quitté Haïti sur un coup de tête. Sa décision fut mûrement réfléchie. Et pourtant son départ a été précipité. Un certain 12 janvier 2010, Nixon Sanon, comme des millions d’Haïtiens, a compris que le cours de sa vie venait de changer. L’entreprise pour laquelle il travaillait était réduite en poussières, plusieurs collègues y laissant leur vie. Pour Nixon et sa femme, le moment était venu de boucler les valises et de tenter leur chance dans un pays qu’il avait visité, seul, un an plus tôt.
Le parcours de l’immigrant n’est jamais gagné d’avance. Pour Nixon, çà voulait dire faire reconnaitre ses compétences et son expérience d’agronome et de géomaticien. Chose faite puisqu’il travaille maintenant en Gaspésie, sur le bord du majestueux fleuve St-Laurent en tant que technicien en géomatique.
Pour Rolande Auguste, sa femme, les étapes sont plus longues à franchir. Infirmière pour le Programme Alimentaire Mondial à Port-au-Prince, elle a dû se résoudre à être préposée aux bénéficiaires, le temps d’intégrer l’Ordre des infirmières du Québec.
Le couple vit à Matane, une petite ville de près de 15 000 habitants.
La municipalité est connue pour ses crevettes, qui y sont transformées et qui sont réputées à travers le monde. Matane possède aussi le plus important parc éolien au Québec. La ville compte également une usine dans le domaine des pâtes et papier et une usine de transformation des produits du porc qui exporte aux États-Unis et en Chine. N’y manque qu’une épicerie haïtienne !
De la Baie de Port-au-Prince à la Baie de Matane, le portrait d’un homme comblé:
Écoutez
Pour des raisons indépendantes de notre volonté et, pour une période indéterminée, l'espace des commentaires est fermé. Cependant, nos réseaux sociaux restent ouverts à vos contributions.