Mi-avril à Québec, une rencontre de quasi dernière chance s’est conclue sans entente entre le Conseil de bande de la nation atikamek d’Opitciwan et le gouvernement provincial au sujet des services policiers à être offerts au sein de cette communauté autochtone.
Les Atikamekw d’Opitciwan parlent leur langue, l’atikamekw. Cette affirmation serait d’une désolante évidence s’il s’agissait du français ou de l’anglais. Depuis plusieurs années, les Atikamekw d’Opitciwan avaient leur corps policier, formé d’agents atikamekw, bien au fait de la langue et des traits culturels de cette communauté. Mais, c’est un service qui entraîne un déficit, déficit assumé par la communauté en regard des besoins essentiels en sécurité publique. Le Chef Christian Awashish demande depuis longtemps déjà que l’offre policière à Opitciwan soit revue, améliorée et bonifiée. Mais ses appels restent sans réponse.
Depuis le 1er avril, c’est la Sûreté du Québec qui assume les services policiers dans la communauté atikamekw, une situation qui déplaît à la population et qui en inquiète plusieurs. Cette situation est d’autant plus frustrante pour la communauté que le gouvernement québécois se trouve ainsi à assumer 100% des opérations policières à Opitciwan, alors qu’en vertu d’une entente avec le Conseil, la majorité de la facture serait assumée par le gouvernement fédéral.
Le conseiller Martin Awashish du Conseil de bande d’Opitciwan disait, au retour de la rencontre de Québec : « Le Québec est prêt à dépenser plus d’argent pour la SQ plutôt que de reconnaître notre corps de police à son juste mérite. C’est scandaleux! »
Soulignons aussi qu’un vérificateur externe indépendant, mandaté par le gouvernement fédéral, a soumis un rapport d’enquête sur la gestion du corps de police d’Opitciwan qui démontre la qualité de l’administration du corps de police, validant du même coup les demandes exprimées depuis des mois. Dans ses conclusions, le vérificateur indépendant recommande d’ailleurs l’augmentation du budget du corps de police d’Opitciwan.
Pour l’instant, le Conseil des Atikamekw d’Opitciwan continue d’espérer un règlement, mais il y a tout de même eu des mises à pied au sein du corps de police.
Chef Christian Awashish de la communauté atikamekw d’Opitciwan est l’invité au micro de Raymond Desmarteau Écoutez
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