Reconstitution guerre anglo-américaine 1812

Reconstitution guerre anglo-américaine 1812
Photo Credit: PC / Dave Chidley

Harper se défend de vouloir dicter sa vision militaire de l’histoire canadienne

On reproche à nouveau au gouvernement conservateur canadien de Stephen Harper de vouloir modifier la vision qu’ont les Canadiens de leur histoire collective.

L’an dernier, le gouvernement avait dépensé des millions de dollars pour commémorer le bicentenaire d’une petite guerre entre le Canada et les États-Unis en 1812. Cette fois, les critiques de l’opposition parlementaire mettent en garde le gouvernement contre une ingérence dans les cours d’histoire dispensés au pays.

Radio-Canada rapportait jeudi qu’un comité parlementaire à Ottawa, composé en majorité de députés conservateurs, lance une grande étude sur l’histoire du Canada. Celle-ci doit inclure un compte rendu comparatif détaillé des cours offerts dans les écoles primaires et secondaires de toutes les provinces.

Ottawa examinera l’enseignement de l’histoire dans les établissements primaires, secondaires et postsecondaires même si l’éducation est un champ de compétence qui relève des provinces. Les partis d’opposition à Ottawa crient à l’ingérence du gouvernement fédéral. Ils craignent que les conservateurs au pouvoir en profitent pour imposer leur vision de l’histoire canadienne.

L’opposition officielle, le Nouveau Parti démocratique, dénonce cette étude. « C’est une obsession de vouloir réécrire l’histoire. C’est clairement, grossièrement, une ingérence dans les compétences provinciales », affirme le député néo-démocrate de Longueuil-Pierre Boucher, Pierre Nantel.

Le premier ministre du Canada Stephen Harper
Le premier ministre du Canada Stephen Harper © Radio-Canada

Les conservateurs disent qu’ils ne veulent pas réécrire l’histoire

Les conservateurs expliquant que leur gouvernement n’entend pas dicter aux écoles comment enseigner l’histoire. Pour eux, il s’agit de faire une étude pour mettre en valeur l’histoire du Canada.

De passage dans la ville de Québec, le premier ministre Stephen Harper s’est montré rassurant. « Notre gouvernement, a-t-il dit, n’a aucune intention de dire (aux provinces) comment enseigner l’histoire. Nous n’avons pas le pouvoir, nous n’avons pas la volonté de le faire. Évidemment, comme parlementaires fédéraux, nous avons un intérêt de promouvoir une connaissance de l’histoire canadienne. »

Le comité concentrera son analyse sur les débuts de la Confédération, le droit de vote, la Première Guerre mondiale (en insistant sur la bataille de la Crête de Vimy), la Seconde Guerre mondiale (y compris la libération de la Hollande, la bataille d’Ortona, la bataille de l’Atlantique), l’évolution constitutionnelle, la Guerre de Corée et le conflit en Afghanistan.

Des professeurs d’histoire inquiets

Professeur d’histoire au Cégep de l’Outaouais, Roger Blanchette est méfiant : « Ce qui me fait peur, c’est qu’on essaie d’imposer une espèce de modèle, de vision, complètement déformés du Canada. Quand on regarde les sujets mentionnés, tout est de question militaire ».

Spécialiste en histoire militaire, le professeur Martin Laberge se questionne : « Ce n’est pas une mauvaise chose en soi. L’histoire militaire est un sujet très fécond, mais la question demeure, pourquoi le gouvernement met ces axes à l’avant-plan? »

Catégories : International, Politique, Société
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