Balle de golf au printemps

Balle de golf au printemps
Photo Credit: Radio-Canada

Diminution des pesticides : la balle est dans le camp des terrains de golf

Pour sauver la vie des abeilles et protéger la population, la province du Québec entend serrer la vis aux terrains de golf. 10 ans après avoir interdit l’utilisation à grande échelle des pesticides dans ses municipalités le gouvernement se dit prêt à adopter une réglementation plus stricte à l’endroit des terrains de golf.

En 2003, Québec a adopté un code qui interdit l’utilisation de pesticides sur les pelouses des particuliers. Même si l’on observe une diminution de la quantité des produits utilisés dans les terrains de golf, les risques qui y sont associés ont augmenté. Selon une récente étude du ministère, il semble que les insecticides utilisés en 2008 par exemple sont plus dangereux que les insecticides utilisés durant les années antérieures.

Québec exige des clubs de golf de produire annuellement des rapports sur leur utilisation des pesticides. Sur quelque 330 clubs, 8 n’ont pas produit de rapport. Ils ont reçu des avis de non-conformité et cinq d’entre eux font l’objet d’enquête. Martin Haines, propriétaire de deux terrains, a reçu des avis de non-conformité du gouvernement pour avoir omis de faire un rapport, mais pas d’amende. Il estime que cet exercice est exigeant financièrement.

Les dangers pour la santé humaine

Certains pesticides sont classés parmi les produits cancérigènes potentiels. D’autres provoquent des troubles endocriniens.

Sydney Ribaud, coordonnateur à l’organisme environnemental indépendant Équiterre, est d’avis que le Québec « a besoin d’avoir des règles contraignantes » puisque le Québec ne prévoit aucune d’amende pour un club de golf qui ne réduit pas son usage de pesticide.

« La prochaine étape, c’est de réduire de façon significative les ingrédients qui sont cancérigènes. Il faut se rappeler qu’il y a des enfants qui vont sur les golfs, des familles qui vivent près, les golfs sont souvent en zone résidentielle. Il faut se préoccuper de la santé humaine et lorsqu’on se préoccupe de la santé humaine, on adopte des règlements contraignants », fait remarquer Sydney Ribaud.

Les pesticides les plus utilisés : Les fongicides (quintozène, le chlorothalonil et l’iprodione) sont les pesticides les plus utilisés sur les terrains de golf.

Sylvain Dion, chef du bureau des pesticides au MDDEP, affirme qu’il vient d’entreprendre des consultations pour resserrer la loi. L’objectif est de réduire les quantités de pesticides, mais surtout du risque pour l’environnement et la santé.

« Il n’y a pas de scénario arrêté. Il pourrait arriver qu’on interdise des produits », précise M. Dion. Après ses consultations, le ministère du Développement durable et de l’Environnement et des Parcs déposera son projet de loi, probablement au printemps prochain.

Écoutez notre reportage : Bannir des pesticides pour sauver les abeilles : pourquoi le Canada, lui, hésite

Le Québec souhaite réduire d'ici un an l’utilisation de pesticides sur les terrains de golf
Le Québec souhaite réduire d’ici un an l’utilisation de pesticides sur les terrains de golf © Radio-Canada

Les clubs de golf sont verts d’inquiétude

La perspective d’une loi plus contraignante inquiète les clubs de golfs, qui soutiennent qu’en raison des longs hivers québécois, l’interdiction pure et simple des pesticides n’est pas envisageable. Il est impossible de venir à bout de certaines maladies sans pesticides.

Pierre Dufort, gérant du Club de golf La Prairie, explique qu’il est possible de réduire les pesticides si l’on coupe l’herbe moins courte.

Le saviez-vous?

  • Une moyenne annuelle de presque 44 000 kg de pesticides a été utilisée au Québec pendant la période 2006-2008.
  • La région de Montréal, qui compte 12 terrains de golf, affiche une proportion de 11,5 % des quantités d’ingrédients actifs utilisés annuellement.

 

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