Depuis que le hockey sur glace existe, les contacts physiques font partie de ce sport. D’aussi loin qu’on s’en souvienne, on nous a tous appris à jouer au hockey la tête droite pour voir venir les coups, de se protéger en tout temps et de ne pas se gêner pour « frapper légalement » un adversaire. Que voulait dire « frapper légalement »? Il s’agissait de ne pas utiliser le coude ni le bâton, de ne pas viser la tête, de ne pas pousser un adversaire dans la bande quand il y faisait face, etc. Par, contre, il y avait plusieurs zones grises et les règlements étaient « élastiques » selon l’importance de la partie.
De tout temps, les jeunes hockeyeurs voulaient faire comme leurs idoles. Il en va de même de tous les sports qui sont aussi des éléments récréatifs de nos sociétés. Un match de foot, une partie de baseball, une soirée au hockey et les regards s’illuminent.Au fil des années, les entraînements se sont grandement améliorés, les équipements également. Les joueurs professionnels sont plus gros, plus rapides et tellement mieux protégés qu’ils ne se blessent pour ainsi dire jamais quand ils assènent un coup.
De plus, les contrôles médicaux (je ne parle pas ici des tests anti-dopage) sont plus poussés. Les joueurs professionnels de haut niveau sont payés très cher. Ils représentent un « déboursé substantiel » pour une équipe. À titre d’exemple, une équipe de la Ligue Nationale de Hockey, le circuit le plus relevé au monde, a un budget salarial de 55 millions de dollars annuellement pour moins de 30 joueurs. Un blessé à 5 millions annuellement, c’est cher. Les médecins détectent de plus en plus de commotions cérébrales chez ces joueurs : joueurs plus gros, plus rapides, meilleurs équipement, sentiment d’invincibilité, appât du gain, etc.
Et ces données percolent vers les circuits mineurs.
Chez les jeunes, là où le hockey doit être considéré comme une activité récréative, les coups à la tête sont de plus en plus fréquents. Certaines personnes s’en inquiètent et font entendre leur voix. Le dossier controversé des contacts physiques, appelés « body-checking» au hockey sur glace, sera au centre des discussions lors de la rencontre annuelle des gestionnaires du hockey mineur au Canada cette semaine. Des centaines de délégués d’associations de hockey mineur de partout au pays sont à Charlottetown à l’Île-du-Prince-Édouard. Le sujet de l’heure : l’interdiction complète du body-checking chez les jeunes de 13 ans et moins.
Au cours des récentes années des plus en plus de données ont été colligées, des données qui font état de plusieurs commotions cérébrales d’importance très variables – bénignes à sérieuses – De fait, des chercheurs de l’Université de Calgary en Alberta ont démontré que les contacts physiques (body-checking) chez les 11 à 13 ans (niveau peewee au Canada) triplent les risques de blessures générales et surtout à la tête chez les joueurs.
Le Québec a ouvert la voie, l’Alberta et la Nouvelle-Écosse ont emboîté le pas : interdiction complète de ces body-check chez les 11-12 ans et moins.
Ce débat s’est fait sur fond d’amertume, opposant les tenants de la réduction des blessures à ceux qui croient que tous les aspects du hockey, incluant les contacts physiques, doivent être enseignés dès le plus jeune âge.
Le président de Hockey Canada, Bob Nicholson a déclaré « Le body-check est une habilité qui doit être enseignée. Nous aimerions arriver à une politique uniforme sur le sujet dans l’ensemble du pays. »
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