Celui qui est responsable au Canada de s’assurer que les services du gouvernement canadien sont bel et bien offerts à tous les citoyens dans les deux langues officielles du pays évalue ses options pour forcer le gouvernement à l’écouter.
Le commissaire aux langues officielles, Graham Fraser, affirme qu’il cherche des façons de forcer le gouvernement à se plier à sa propre Loi sur les langues officielles quand vient le temps de nommer magistrats, ambassadeurs, sous-ministres et dirigeants de sociétés d’État.
Aux yeux du commissaire, si un poste est accompagné du critère de bilinguisme, le gouvernement devrait alors s’assurer qu’il cela est respecté par le comité de sélection. Le commissaire ne précise pas la nature des options qu’il envisage pour forcer le gouvernement à l’écouter.
Un gouvernement qui traîne de la patte selon le commissaire
Graham Fraser a demandé l’an dernier à ce que le bureau du premier ministre tienne compte de la Loi sur les langues officielles pour déterminer les exigences linguistiques de certains des postes de fonctionnaires les plus importants au pays.
Il avait formulé cette recommandation dans la foulée d’une nomination controversée d’un unilingue anglophone, Michael Ferguson, au poste de vérificateur général du Canada.
Un an plus tard, le gouvernement semble être resté impassible. « Nous évaluons présentement les options qui s’offrent à nous pour nous assurer d’appuyer le gouvernement dans la mise en oeuvre de son engagement en vertu de la partie VII de la Loi sur les langues officielles », affirme Graham Fraser.
La version du gouvernement
Le gouvernement assure toutefois se plier à la loi et affirme que le rapport du commissaire a été minutieusement étudié. On affirme respecter les obligations prévues par la Loi sur les langues officielles.
Un porte-parole gouvernemental affirme qu’il est loin d’être nécessaire que tous les hauts fonctionnaires soient bilingues, mais ceux qui font affaire avec le public devraient généralement maîtriser les deux langues.
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Après des déboires, victoire du français à Montréal
Le saviez-vous?
- M. Fraser est en poste depuis 2006. Son rôle en tant qu’agent du Parlement est de promouvoir les deux langues officielles du Canada et de protéger les droits linguistiques des communautés de langue française et anglaise.
- Ancien journaliste et écrivain, M. Fraser a rendu de nombreux rapports dans le cadre de ses fonctions de commissaire sur l’état des langues officielles au pays, notamment celui sur la situation du français lors des Jeux olympiques et paralympiques d’hiver de Vancouver en 2010.
- ll a aussi mis en garde en 2011 contre les compressions budgétaires de l’actuel gouvernement conservateur qui pourraient menacer le bilinguisme dans la fonction publique et dans les services aux citoyens.
- Le commissaire Fraser a aussi effectué une étude sur les possibilités d’apprentissage en langue seconde dans les universités canadiennes et trois sur la vitalité des communautés de langue officielle. Le Commissariat s’est aussi penché sur le système sportif canadien, sur le leadership au sein d’une fonction publique bilingue et sur la dualité linguistique dans les relations internationales du Canada.
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