Le Québec doit valoriser la diversité linguistique et l’utiliser pour favoriser son développement économique.
C’est ainsi qu’on pourrait résumer le modèle de gestion de l’interculturalisme proposé par Ricard Zapata-Barrero, professeur de théorie politique au Département de sciences sociales et politiques, à l’Universitat Pompeu Fabra (UPF), à Barcelone, en Espagne.
C’est le modèle qu’il favorise aussi pour Barcelone, capitale de la Catalogne. Il estime ainsi qu’au Québec et en Catalogne 50 % des énergies devraient être consacrées à la langue commune, le Catalan ou le Français, et l’autre 50% à la langue des immigrants.
Au micro d’Adrien Lachance, Ricard Zapata-Barrero précise d’abord ce qu’il faut entendre par interculturalisme.
ÉcoutezRicard Zapata-Barrero
Ricard Zapata-Barrero est en congé sabbatique à l’Université du Québec à Montréal depuis l’automne dernier. Il a donc eu l’occasion de constater sur le terrain comment se vit l’interculturalisme au Québec.
Dans son pays, il est directeur du Groupe interdisciplinaire de recherche en immigration de Barcelone. Il est appelé à conseiller les autorités politiques de la ville pour tout ce qui a trait aux questions de diversité culturelle et d’interculturalisme.
Fondateur du Réseau des cités interculturelles en Espagne, il a collaboré à la mise sur pied du programme des Cités interculturelles du Conseil de l’Europe. En 2011, le Conseil a reconnu Montréal comme cité interculturelle.
En juillet il publiera Diversity management in Spain, New dimensions, new challenges aux Presses de la Manchester University, en Angleterre.
Multiculturalisme et interculturalisme
Pour établir la différence entre les deux termes, les défenseurs de l’interculturalisme insistent sur son caractère intégrateur et sur le fait qu’il cherche à concilier la diversité ethnoculturelle avec le maintien d’une culture commune. Le multiculturalisme est souvent présenté par ses critiques comme une approche qui se réduit à une promotion de la diversité ethnique et qui met toutes les cultures sur le même pied.
Le Québec et la Catalogne
L’actuelle première ministre du Québec et chef du Parti Québécois au pouvoir, Pauline Marois, s’était rendue à Barcelone en septembre 2010. Elle était alors chef de l’opposition officielle à l’Assemblée nationale. Pauline Marois avait eu un long entretien avec le nationaliste Artur Mas, de Convergència i Uniò, qui était alors le chef de l’opposition au Parlement catalan. Artur Mas dirige aujourd’hui cette région du nord-est de l’Espagne.
En janvier dernier le Parlement de Catalogne approuvait une déclaration symbolique qui affirme la souveraineté de la région, ouvrant la voie à un référendum sur l’indépendance. La proposition avait été adoptée par 85 voix contre 41, avec deux abstentions.
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