Il a tenté sans succès de vendre la guerre en Irak aux Canadiens
Paul Cellucci, cet ancien gouverneur du Massachusetts et ambassadeur des États-Unis au Canada de 2001 à 2005, est décédé de complications liées à la sclérose latérale amyotrophique (SLA), connue sous le nom de la maladie de Lou Gehrig. Il était âgé de 65 ans.
Paul Cellucci s’était retrouvé au centre des tensions diplomatiques entre George W. Bush et le premier ministre canadien Jean Chrétien. Il a dû expliquer le point de vue américain sur l’invasion de l’Irak. En 2003, il prit à partie les autorités canadiennes en leur reprochant leur manque de soutien à la politique irakienne de Bush. Il indiqua que les États-Unis n’auraient jamais hésité à soutenir leur voisin canadien si ce dernier devait faire une guerre pour garantir sa sécurité.
Paul Celluci est aussi cet ambassadeur américain qui a mis en garde le Canada contre les conséquences de leur prise de positions hostiles au bouclier antimissile nord-américain et contre les conséquences d’une éventuelle dépénalisation de la marijuana.
Réactions du Canada
Le ministre canadien des Affaires étrangères, John Baird, affirme que le décès de M. Cellucci suscite « une profonde tristesse ».
« J’ai eu la chance de travailler avec l’ambassadeur Cellucci lorsque j’étais ministre au gouvernement de l’Ontario. Je peux témoigner du fait qu’il était un grand ami du Canada, et nous lui sommes redevables pour sa contribution à la relation bilatérale, aussi bien comme ambassadeur que comme gouverneur du Massachusetts. Au nom de tous les Canadiens, le Canada offre ses condoléances et ses prières à son épouse Jan, à ses filles Kate et Anne, ainsi qu’à sa famille élargie et à ses nombreux amis dans le monde entier. »

La bête politique derrière le diplomate
En plus de trois décennies d’implication politique, à commencer au niveau local dans sa ville natale de Hudson, M. Cellucci n’a jamais perdu une élection.
M. Cellucci a été élu lieutenant-gouverneur en 1990 et a été promu au poste de gouverneur par intérim en 1997 lorsque son prédécesseur, William Weld, a remis sa démission dans l’espoir de devenir ambassadeur. En 1998, il a été élu à la fonction de gouverneur.
M. Cellucci était perçu comme un modéré formé dans le moule des républicains issus des États du nord-est de la Nouvelle-Angleterre – soit un conservateur sur le plan de la fiscalité, mais modéré sur bien des questions sociales.
En 2001, l’administration du président George W. Bush l’a nommé au poste d’ambassadeur des États-Unis au Canada, fonction que M. Cellucci a détenue jusqu’en 2005.
Foudroyé par la maladie
Le décès de Paul Celluci a été annoncé samedi, au nom de sa famille, par le docteur Michael F. Collins, chancelier de l’École de médecine de l’Université du Massachusetts, pour laquelle M. Cellucci travaillait activement afin de financer la recherche sur la SLA depuis qu’il avait révélé être atteint de la maladie en janvier 2011.
La dépouille de l’ancien gouverneur du Massachusetts Argeo Paul Cellucci sera exposée en chapelle ardente à la Chambre des représentants de l’État, jeudi.
Le saviez-vous
- 8 août 2002, le Canada déclare qu’il est plutôt contre la guerre contre l’Irak. Il voudrait un mandat des Nations unies et un retour des inspecteurs.
- 20 août 2002, le ministre de la Défense du Canada déclare que le Canada a très peu de chances de joindre les États-Unis dans une éventuelle attaque contre l’Irak
- 6 septembre 2002, le premier ministre du Canada Jean Chrétien répète ses réserves face à une éventuelle attaque contre l’Irak.
- 16 septembre 2002, l’Irak accepte le retour sans condition des inspecteurs de l’ONU
- 19 septembre 2002, Bush demande au Congrès l’autorisation d’utiliser la force, alors que l’Irak dit ne plus être en possession d’ADM.
- 21 septembre 2002, le Canada déclare qu’il ne se joindra pas à une attaque contre l’Irak sans mandat de l’ONU.
- 7 octobre 2002, Bush affirme que l’Irak est en mesure d’attaquer directement les États-Unis avec des ADM.
- 21 novembre 2002, l’ex-directrice des communications de Jean Chrétien traite le président Bush de « crétin ».
- 10 décembre 2002, le département d’État américain annonce que les pays opposés à la guerre en Irak ne pourront bénéficier des contrats de reconstruction.
- 15 janvier 2003, Chrétien affirme que le Canada n’ira en guerre que sous le mandat des Nations Unies.
- 17 janvier 2003 36 % des Canadiens estiment que la plus grande menace à la paix mondiale sont les États-Unis, 21 % Al-Qaeda et 17 % l’Irak.
- 29 janvier 2003, le Canada invoque son droit de prendre sa propre décision et prévient le gouvernement américain des dangers d’une action unilatérale.
- 28 février 2003, l’ambassadeur américain Paul Cellucci affirme que le refus canadien d’appuyer les États-Unis pourrait avoir un impact négatif sur les relations canado-américaines
- 13 avril 2003, le premier ministre Chrétien annonce le report de la visite du président Bush, prévue le 5 mai.
- 16 avril 2003, l’ambassadeur américain Paul Cellucci déclare que le président Bush serait venu le 5 mai à Ottawa si le Canada avait appuyé la guerre en Irak
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