La Fédération québécoise de soccer est suspendue par l’Association canadienne de soccer
Le mouvement d’opposition à la décision de la Fédération de soccer du Québec (FSQ) d’interdire le port du turban fait maintenant la manchette au Canada depuis plus d’une semaine. Face à l’entêtement de ses dirigeants de maintenir leur interdiction du turban dans les matchs de soccer au Québec, voilà que le Conseil d’administration de l’Association canadienne de soccer (ACS) suspend sa Fédération québécoise.
Le président de l’Association canadienne, Victor Montagliani, indique que ce geste sans précédent est dû à l’inaction de la Fédération québécoise qui force l’Association à prendre des mesures afin d’assurer que le soccer demeure accessible au plus grand nombre de Canadiens.
Selon l’ACS, le Québec doit cesser de faire bande à part et permettre le port du turban sur les terrains de soccer, comme le font les 9 autres provinces canadiennes. La suspension ne sera levée que lorsque la Fédération de soccer du Québec (FSQ) aura obtempéré.
La fédération québécoise campe sur sa position
La Fédération de soccer du Québec s’appuie dans sa décision d’interdire le port du turban en se basant sur le règlement 4 de la Fédération internationale de football association (FIFA). Ce règlement n’interdit pas le port du turban. Il ne mentionne même pas son existence. Mais, il livre une liste des pièces d’équipement permises sur le terrain de soccer. Le turban ne faisant pas partie de cette liste, la Fédération juge que cet article ne doit pas être présent sur le terrain.
Un entêtement autour du turban qui a des conséquences fâcheuses
La suspension de la Fédération québécoise par l’Association canadienne de soccer pourrait affecter la façon dont le Québec obtient la permission de participer à certaines compétitions nationales.
Dans l’immédiat, cette affaire ferait beaucoup de mal à la réputation de la Fédérartion québécoise, mais aussi à l’image du Québec dans le reste du pays. La Fédération rejette les étiquettes de racisme et d’intolérance qui ont été accolées à cet interdit. Quelque 200 joueurs sikhs du Québec devront rester sur les bancs en raison du règlement de l’organisation.
Les politiciens renvoient la balle
La décision de la Fédération de soccer du Québec d’exclure des terrains de soccer les enfants sikhs portant le turban a été vivement critiquée au Parlement du Canada.
Puis à l’Assemblée législative québécoise, le chef de l’opposition officielle Jean-Marc Fournier a remis en question la pertinence de cette interdiction : « La règle, autant pour la FIFA qu’ici au Canada, est de laisser jouer avec le hijab, en vérifiant pendant le jeu les mesures de sécurité, pour s’assurer qu’il n’y ait pas de danger. Honnêtement, je me dis qu’on aurait pu suivre le même raisonnement pour le turban », a-t-il souligné.
À Ottawa, le chef du Parti libéral fédéral, Justin Trudeau, a lui aussi critiqué la décision de la fédération. « Un turban ne devrait empêcher personne de jouer au soccer ou de participer pleinement à une activité. La FSQ devrait revoir sa décision », a-t-il indiqué sur son compte Twitter.
Le saviez-vous?
- En 2008, l’interdiction de porter le hijab musulman avait suscité une autre grande controverse.
- En 2012, la FIFA avait finalement permis aux jeunes musulmanes de manier le ballon en portant leur hijab.
- Cette initiative est en période d’essai jusqu’en 2014 et les joueuses qui portent le hijab doivent respecter certaines conditions relatives à sa couleur, sa forme et le type de matériel
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